Bang Bang

Je ne suis pas un grand admirateur du premier volume de Kill Bill, bien trop excessif (dans le côté burlesque ou sauvage), tendance lourde à mon goût, mais c'est assez différent pour le second volume.

Ici, Quentin Tarantino prend son temps, il développe la vengeance, revient sur ses origines, motivations et explique vraiment qui sont la mariée et Bill. L'excès ne se retrouve plus que sur les rôles secondaires, mais c'est particulièrement bien dosé, avec notamment un Michael Madsen mémorable en alcoolo redneck. Daryl Hannah permet à Tarantino de forcer un peu sur l'hémoglobine, mais ça paraît comme une récréation pour lui, qui est plus occupé à développer une sorte de mythologie autour de la vengeance.

On découvre donc réellement qui est la mariée, sa relation avec Bill et son apprentissage. Tarantino se montre inventif, les détails savoureux ne manquent pas, il met en scène des personnages intéressants, et montre une maîtrise de la construction du récit et des retours dans le temps. D'un bout à l'autre, il laisse planer un parfum de vengeance sur son récit, mais agrémente celui-ci de moments évoquant le récit d'initiation, avec le maître cantonnais, ou de roadmovie voire western à l'américaine, avec Michael Madsen.

Il dose plus ou moins subtilement ses références, mais elle n'empiète pas sur le récit et s'insère parfaitement dans l'évolution de l'histoire, dont l'ampleur augmente, amplifiant aussi la tension, voire l'émotion. En ce sens, le final tant attendu ne déçoit pas et Tarantino achève le périple de son héroïne avec intelligence et maestria. Les chorégraphies sont réussies, donnant une force particulière aux combats, alors que, comme souvent chez Tarantino, chaque détail compte, de l'arrière-plan à la mimique des (excellents) comédiens.

Ce second opus de Kill Bill permet à Quentin Tarantino de conclure son diptyque avec maestria, toujours dans le sang et en revenant brillamment, à la fois, sur les origines et la conclusion de cette terrible vengeance.