Bon bah pour ma part, pour ce film là, la critique va être vite faite. Si vous connaissez bien Terrence Malick, vous n’aurez que bien peu de surprises concernant ce « Knight of Cups ». Toujours cette conception du fil narratif comme un long enchainement de plans magnifiquement esthétisés, tous reliés ensemble par une sorte d’alchimie contemplative du quotidien. Et vas-y qu’à cela je te rajoute une petite musique mélancolique et douce, le tout associé aux sempiternelles déclamations en voix-off : « Où vais-je ? Pourquoi ai-je l’impression que toute cette beauté m’échappe et m’abandonne ? Est-ce que c’est ça l’amour ? » Franchement, à force c’est tellement mécanique qu’on pourrait presque réfléchir à concevoir un générateur aléatoire de scènes pensées par Terrence Malick. Le pire, c’est qu’il est difficile de dire que le gars se la joue facile, car chacun de ses plans est vraiment magnifique. Mais bon, ces derniers temps, pour moi, c’est à chaque fois la même chose qui s’opère face aux films de cet auteur. Au départ je me dis que ça peut me suffire de m’en foutre plein les yeux – après tout c’est tellement beau – et puis plus le temps passe, plus cet aspect végétatif et redondant du propos commence à me peser ; à me peser tellement que progressivement je n’en peux plus du tout. Alors après reste la grande question : est-ce que si ce « Knights of Cups » avait été mon premier film que je découvrais de Malick, est-ce que j’aurais vécu la chose de la même manière ? Est-ce que je n’aurais pas passé outre cet aspect lancinant et évasif de l’intrigue pour apprécier et jouir de l’esthétisme jusqu’au-boutiste de l’auteur et de sa narration si singulière ? Peut-être… Sûrement même… Il est clair que l’effet de lassitude joue sur ma perception. Donc, si vous ne connaissez pas Terence Malick ou que les derniers « A la merveille » ou « Tree of Life » ne vous ont pas lassé, alors certes, tentez le coup. Maintenant, si comme moi, vous avez eu l’impression que – quand même ! – sur ces derniers films, le papy Malick avait tendance à oublier de construire des schémas narratifs pour ne s’attarder que sur son trip de photographe, alors là, pour le coup, je crains malheureusement que vous ne vous retrouviez très rapidement dans mon avis. Bah oui, c’est un peu malheureux je trouve, mais avec « Knight of Cups », Malick se contente juste de poursuivre son album photo personnel, sans autre ambition que l’esthétisme visuel et sonore, sans autre sujet d’étude que ceux qui lui sont habituels. Bref, pas de surprise, vraiment, donc il me semble que vous saurez à quoi vous en tenir si vous comptiez vous y tâter… A vous de voir…

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le 22 sept. 2017

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