Funny man

Eli Roth est réputé pour ses films sanguinolents, sans demi mesure. C’est dire si Knock Knock était attendu, jusqu’à ce que le réalisateur explique avant la séance que son nouveau film est un pur thriller, sans une goutte de sang.

[...] Eli Roth pêche par un concept de base alléchant, mais qu’il peine à mettre en œuvre durant 90 minutes. Il faut par ailleurs adhérer rapidement à l’idée que Keanu Reeves incarne un anti-héros complet, qui en fait trop et se retrouve comme un eunuque, tiraillé entre son rôle de père architecte et son ancienne carrière de DJ qui lui permettait de choper les minettes. En cela, les quarante premières minutes du film sont très réussies, par cette image idyllique de la vie de famille que Roth s’amuse à rendre obsolète, et par le jeu de séduction qu’instaure les deux jeunes femmes à l’écran. Dès lors quand Evan, le héros, succombera à son instinct animal, elles s’appliqueront à faire de sa vie un enfer.

Et finalement c’est là que le film perd de son attrait, car si il est jouissif de voir Keanu Reeves jouer l’un de ses meilleurs rôles en n’ayant aucune autorité, la narration, elle, se laisse complètement aller dans un enchaînement d’événements soit frustrants, soit mous du genou. Jouant sur l’expectative, Roth essaie de faire toujours durer plus longtemps le jeu, avec des idées aux rabais, pour finalement finir son travail de manière très amusante, mais laissant un sentiment d’inachevé. [...]

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