Le film s'ouvre sur Josey Aimes, visage en sang, enfants sous le bras et valise à la main, fuyant un mari qui la bat. Elle se réfugie chez ses parents, pas aussi ravis l'un que l'autre de l'accueillir. Sa mère semble au mieux indifférente mais tout de même prête à lui offrir un refuge, son père lui assène une gifle orale lorsqu'il lui demande si elle a trompé son mari. Pour vivre et gagner son indépendance, elle se fait embaucher dans la mine où travaille son père, univers masculin et sentant la testostérone à des kilomètres à la ronde.

On le comprend alors, c'est de machisme, de sexisme voir même de ségrégation sociale entre hommes et femmes dont il va être question. On est vite rendu à l'évidence le film est, sur ce terrain, d'une efficacité redoutable, nous laissant stupéfaits pendant près de deux heures devant un tel étalage de bêtise humaine, il faut supporter d'entende le contremaître dire que les femmes volent le travail des hommes. Il faut dire, et ce n'est pas rien qu'il bénéficie d'un casting époustouflant avec Charlize Theron, Frances McDormand, Sissy Spacek, Woody Harrelson sans oublier Sean Bean, ce qui aide quand même à préserver le film de l'échec.

On prend l'histoire de Josey comme un combat de boxe, recevant comme elle les uppercuts et autres crochets du droit en pleine figure pour peu que l'on aie un peu de sens moral. Car pour Josey et ses douze autres collègues féminines, le quotidien est fait de brimades, d'humiliations, d'allusions sexuelles au mieux sans finesse, au pire insultantes. Elles évoluent au milieu des hommes sous une véritable chape de plomb, craignant de se retrouver seules avec l'un d'entre eux au risque de se faire violer. Chaque pas peut être prétexte à une mauvaise surprise, des insultes écrites avec des excréments sur les murs des vestiaires, du sperme répandu sur une écharpe bref, tout ce qui devrait être simple devient une épreuve.

Lorsque Josey finit par être agressée, personne ni homme, ni femme, n'est prêt à lui apporter son soutien de quelque manière que ce soit. Elle ira tout de même porter plainte et intentera un procès contre sa société, procès qui est en fait le fil rouge de ce film puisque le début nous montre ce qui est raconté par les différents témoins.
Ce film est un témoignage (tiré d'une histoire vraie) d'une époque, d'un contexte, d'une culture rurale et du combat d'une femme qui malheureusement a dû se battre seule, comme trop souvent. Dira-t-on un jour que Charlize Theron est une grande actrice, j'en suis convaincu mais je le redis, c'est quand elle oublie qu'elle est belle qu'elle est la plus belle.
Jambalaya
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le 14 déc. 2012

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Jambalaya

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