Un anglais désire acheter le même morceau de soie et se rend dans une filiale des Médicis à York pour savoir comment s'en procurer une autre. Il est invité par la banquier à faire le voyage lui-même en compagnie du chargé de la filiale, qui doit se rendre comme tous les associés européens à Florence pour y faire un rapport de leurs activités après que le père de Cosimo et de son frère vient de mourir. En chemin, un "paysan" explique à tous ses chargés d'affaire, banquiers modernes, comment l'usure, tout juste pratiquée et "légale", est le précipice qui nous jète dans la fin du monde. Rossellini intègre de façon quasi didactique, arrêtant presque le mouvement à la manière d'un peintre de la Renaissance, commentant l'époque par l'économie, la philosophie et par le regard d'un Anglais qui voit Florence, sa peinture, son architecture, son développement pour la première fois. Il y apprend aussi que cette soie était une contrefaçon et on y voit la Guilde de la Soie retrouver la trace du fraudeur en Avignon et s'occuper par le feu de son petit commerce.
Les dialogues factuels sont réduits autant que possible pour faire place à des informations documentés sur l'époque, mises dans la bouche de protagonistes de premier ordre ou de passage. Quelques trucages qui auraient pu être plus assumés, on sent que Rossellini filment à la va vite, ne sachant que faire de ces toiles peintes (Duomo et Florence, par ex.), et puis il y a aussi cet Adam et Ève, dans la version rhabillés de feuilles de vigne. En filmant (le vrai tableau de1972 ?) cette "pudeur" rajoutée bien fait du film de Rossellini certes un documentaire exact sur 1972, mais un faux quant à 'époque relatée par le film, un anachronisme renversé puisque les feuilles rajoutés datent du 2 siècles après Cosimo de Medicis...
La mise en scène est, à l'image des dialogues, sans détour et d'une simplicité remarquable.
Un point faible récurrent pour moi dans ce Rossellini comme dans beaucoup d'autres : la musique, son utilisation à l'hollywoodienne et des choix douteux.