En 1585, l’Espagne tire les fruits de près d’un siècle de pillage américain, regorge d’or et menace d’écraser le reste de l’Europe par sa suprématie. La reine Elisabeth Ière d’Angleterre se résout à engager ses pirates légaux, les corsaires, pour piller les pilleurs en leur coupant leur route maritime. Le capitaine Thorpe, joué par un fringuant Errol Flynn, flibustier virtuose et naturellement pourvu de toutes les vertus, critères héroïques de 1940 obligent, se fait un devoir de sauver l’Angleterre, de voler les riches, tel le Robin des Bois qu’il joua deux ans plus tôt, et de délivrer les malheureux esclaves des galères Espagnoles.
The Sea Hawk, qu’en français on s’est forcément obligé de traduire par « Aigle », allez savoir pourquoi, film de cape et d’épée en noir, blanc et sépia, s’avère étonnement long, 2h, et violent, pour son époque, par ses abordages en mer et combats au sol, mutineries de galériens, aventures héroïques, et trahisons et hypocrisies politiques. Au-delà de son aspect Zorro-la-voltige qu’apprécieront les enfants, l’épopée montre l’infamie infligée aux rameurs esclaves européens d'avant l'époque où elle sera infligée aux Indiens puis aux Noirs, l’ignominie de la justice religieuse, les jeux politiquement troubles, l’emploi légal de bandits des mers, et s’ouvre sur la future rivalité hispano-anglaise des deux Amériques.