Il y'a dans L'Amant d'un jour de Philippe Garrel un véritable bassin de la solitude qui entoure les personnages. Cette solitude rentre comme en conflit avec la fidélité, là où l'amour serait finalement que de passage sans quasiment presque aucune consistance, si ce n'est celui du désir qui parfois ne dure pas. Ce subit plongeon peut être parfois dur, comme pour le personnage de Jeanne (Esther Garrel) que l'on introduit en sanglot perdue au cœur de la ville. Mais il peut être aussi source de passion et de tentation, et c'est ainsi que L'Amant d'un jour prend tout son sens : jouer avec le feu, comme ce jeune étudiant laissant la flamme de son allumette se rapprocher de ses doigts. Cette solitude environnante s'affirme peut-être comme ce sentiment électrique et addictif que ressent le personnage d'Ariane (Louise Chevillotte), ne pouvant ainsi que bien difficilement assurer la fidélité promise à son prof de philosophie. N'est-ce finalement pas un simple passage de jeunesse comme l'affirme Hugues (Éric Caravaca) en se remémorant sa jeunesse ? Ou n'est-ce finalement qu'un sentier perdue dont l'insoupçonnable abandon des formes raviverait la flamme intérieur ? Avec L'Amant d'un jour, Philippe Garrel n'a pas peur néanmoins de rapprocher ses personnages. Cette carte de la solitude et du danger qu'il déploie n'écarte pas entre eux les personnages. Bien au contraire, l'importance qu'il donne à les sublimer ne peut que les rapprocher malgré le mal déjà acquis.