C'est l'hsitoire d'un amour non-partagé, et c'est précisément ce qui fait la particularité de ce drame sentimental que Ken Hugues, par la sobriété des personnages et par sa recomposition sociale appliquée de l'époque victorienne, détourne du mélo auquel la nature du sujet de Somerset Maugham semblait le destiner.
Ainsi, l'étudiant en médecine Philip Carey, affligé d'un pied-bot -dont on ne devine peut-être pas assez, dans le récit, les complexes qu'il a fait naitre chez le jeune homme- s'est-il entiché de l'avenante serveuse du pub qu'il fréquente. Début d'idylle jusqu'au moment où Mildred (Kim Novak) dévoile un caractère en tout point médiocre, cynique et méprisant, celui d'un "ange pervers" en somme.
Dans ce drame sombre, où la noblesse de sentiment de Philip fait contraste évidemment à la débauche de sa jeune maitresse, Lawrence Harvey compose parfaitement la patience et la dignité de son personnage, tandis que Kim Novak campe sans outrance son rôle de garce ingrate.