C'est meugnon, mais c'est pas assez

Je vais donner de suite le plus gros point positif du film; il donne envie de lire du Jack London. A part ça, chauffez-vous les fesses, la critique va secouer.
Allons-y droit au but; adapter une œuvre au cinéma n'est pas un travail à faire d'arrache-pied. C'est le genre d'exercice qui parfois te fais poser des questions que tu ne t'imaginais pas te reposer tellement tu pensais avoir la réponse depuis le début. Et dans le cas de L'Appel de la forêt (2020), la question est; "peut-on rire de tout?". Et croyez-moi quand je vous dit que je suis resté perplexe devant le film. Parce que d'un côté, je ne vois pas quelle loi divine pourrait t'empêcher de faire ce que tu veux avec une œuvre, mais d'un autre côté, est-ce que c'est forcément une bonne idée de faire tel ou telle version édulcorée de quelque chose qui, soyons-franc, ne respirait pas la joie de vivre, dans notre cas, un roman de Jack London traitant de la relation pas toujours super chouette et parfois sincère et fidèle qu'entretienne les hommes et les chiens?

La réponse? Ben j'en sais rien.

L'Appel de la forêt (2020) n'est pas un film avec de grandes ambitions, il ne cherche à rester dans les annales ni même à expérimenter d'une quelconque manière. Si je pouvais essayer de restranscrire le sentiment que vous serez sans doute sujet à ressentir de même; ce serait une impression d'avoir affaire à un divertissement tout à fais convenable, un film d'aventure bien confit à regarder en famille sans trop se poser de questions comme "Pourquoi Diable avoir changer l'ethnicité de certains personnages du roman? Cela sert-il une quelconque narrative que le réalisateur tente de nous communiquer par l'intermédiaire de cette histoire de chien?" ou encore "Quel est le véritable ton de ce film?". Ouais, ce genre de film. Un film "confit". Un truc qui passe, que tu vas oublier certainement, mais tu seras convaincu d'avoir passer un bon moment.

Sauf que là, on parle de l'adaptation d'un roman de Jack London. Qui, si puis-je vous le rappeler, n'est pas n'importe qui. Donc, il suffit des "Je vais seulement me concentrer sur le film en tant que film", et passons au côté adaptation, qui, croyez-moi, sera questions de plus que de savoir si l'histoire est respectée de A à Z.

Nous avons donc un film avec un chien (voir plusieurs) en images de synthèse qui se comporte de manière extrêmement cartoonesque en début de film, puis se retrouve à être de plus en plus réaliste (pas au point où tu commence à croire au fait que c'est un vrai chien, faut pas déconner non plus). Le tout avec une histoire, qui par rapport au roman, est bien plus légère et prise avec beaucoup de "cœur" (si vous comprenez ce que je veux dire), saupoudrée d'une ambiance country avec des harmonica, des grandes pleines enneigées et la voix grave et craquée d'Harrisson Ford qui vous narre le film. C'est très cliché (peut-être à cause du film), il y a beaucoup de scènes ultra-importantes du roman qui passe vite, d'autres scènes bien plus longues que ne le sont réellement (mentions spéciales à la scène de l'avalanche, qui bien évidement, était une avalanche d'effets spéciaux, ahah) et au final une fin ouverte qui donne une bonne lueur d'espoir comme tout bon film américain bien produit par des mecs qui la joue sécurité qui se respecte.

Je crache beaucoup sur le film, mais au final, je vous mentirais si je disais que je me suis fait chier. Le film à un bon rythme, comme je l'ai dit, c'est très convenu et classique, mais au final, c'est mignon et confit à regarder. Mais encore une fois, je pense qu'on peut pas adapter n'importe quoi n'importe comment, plus ou moins. Et dans ce cas là, je pense que les gens derrière le film ont fait un boulot qu'ils ont aimé faire (et ça se sent), mais qui n'ont pas mis la barre assez haut pour venir aux expectations que l'on a pour une adaptation d'un roman de Jack London.

C'est un bon film à regarder en famille sans trop de prise de tête, mais si vous voulez faire connaitre l'Appel de la forêt à des enfants, il vaut mieux leur faire lire le livre, qui possède plusieurs niveaux de lectures, et qui représente bien plus que son homologue cinématographique.