Aaaah comme c'est génial quand même...

J'veux dire, c'est complètement con et tellement enthousiaste, une émulsion de gags débiles et d'inventivité jouissive basée sur une histoire qui aurait tout aussi bien pu être dégobillée par le cerveau malade d'un réalisateur de série B des années 50 que par l'imagination bouillonnante d'une troupe de gamins en proie aux premières euphories de l'alcool.

C'est quand même l'histoire d'un type destiné à être injecté dans un lapin et qui finira dans les fesses de son futur pantin d'infortune avant de guider son bathyscaphe d'artères en alvéoles à l'aide de multiples pinces et autres lasers incandescents.
L'histoire d'un autre rigidifié par une armada d'angoisses permanentes, marionnette désincarnée errant au milieu de tronches suintantes et criardes, être perdu et inadapté qui va se retrouver piloté par un débris de l'aéronavale, mi-alcoolique, mi-taré.

Bref oui, c'est complètement con.

Joe Dante est lui même et nous l'offre avec emphase, amenant quelque chose comme on l'attend d'un type turbulent à la créativité gargouillante. On y retrouve tout, du cartoon à ses influences fantastiques d'un autre temps en passant par une esthétique très marquée entre douceur sucrée et amertume écœurée.
Bugs Bunny, ersatz de Robby le Robot et cupides lilliputiens se retrouvent dans ce mélange entre Alice aux Pays des Merveilles et L'Homme qui rétrécit pour s'emballer petit à petit vers l'immense n'importe quoi dont le fripon fougueux a dans ses plus grands moments le délicieux secret.

Une suite de scènes où la fascination s’enchaîne au rire aux larmes (putain j'ai ri et j'aurais honte d'en avoir honte), les décors "d'intérieur" du plus bel effet organisés par le duo Dennis Muren/Rob Bottin offrant une déambulation colorée des plus enivrantes avant de retrouver un "extérieur" totalement cartoonesque dans des comiques de situations forcément attendus mais d'une redoutable efficacité.

Une connerie maîtrisée à ce point, c'est sidérant.

Enfin bref, comme d'hab', ça finit bien, les héros sont heureux, se jettent des fleurs, se barrent sur un morceau de rock et l'ensemble laisse un léger arrière-goût savoureusement dégueulasse sur le bout de la langue.

Fallait que je revois ça depuis un bail et ça confirme encore que Joe Dante est, avec le temps, devenu mon petit réalisateur fétiche, moqueur, hilare, impétueux, rêveur, salement enfantin et affectueusement sarcastique, un gars dont j'admire les obsessions et les fascinations et le talent volcanique dont il fait preuve pour les modeler dans ses immenses cartoons lives, loufoques et cyniques. C'est génial quoi.

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le 8 juin 2014

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zombiraptor

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