Oh mon dieu l'acteur principal est un zombi!
Ce film d'Umberto Lenzi est surtout célèbre pour la polémique qu'il a déclenché chez les fans de films de zombis sur son appartenance ou non à ce genre. Tarantino a affirmé qu'il s'agissait du premier film de zombis qui courent (Quentin, t'as vu Rage de Cronenberg?), annonçant d'autres nanars signés Mattei puis le renouveau anglo-saxon de ce genre dans les années 2000.
Pour ma part, il ne s'agit pas vraiment d'un film de zombis étant donné qu'en plus de courir vite, ils savent manier des armes, concerter des attaques en commun et parfois même dévêtir leurs victimes féminines avant de les tuer (signe manifeste d'appartenance à la catégorie bien humaine des "sales obsédés"!) Et en plus ils sucent le sang pour se régénérer.
Il peut y avoir deux explications :
- ou bien la production n'avait pas assez d'argent pour organiser une invasion de zombis décente à échelle urbaine et a décidé de corser la menace en en faisant des "super zombis"
- ou bien il était question de ne pas faire un film de zombis classique mais de "contaminés" et qu'à cause du succès des films de Romero et Fulci la production a tâché de "zombifié" un peu ses créatures. Cela expliquerait les maquillages peu soignés et l'explication """"scientifique"""" pour justifier que seule la destruction du cerveau peut anéantir une de ses créatures.
En faisant abstraction de la question Zombi or not Zombi? Telle est la question... On aurait pu espérer un bon film, non? Non!
Déjà l'histoire est bêtement linéaire, avec une source de contamination, une invasion qui s'étend progressivement, des héros qui essaient de survivre et des militaires qui restent planqués dans un bunker, le tout avec une fin du style "Tout ça pour ça?". Ajoutons à cela des zones d'ombre comme la source de la contamination : à aucun moment les militaires ne se préoccupent de son origine, c'est-à-dire la centrale nucléaire. Cette explication est de plus foireuse car l'état-major militaire peut observer en toute tranquillité un cadavre atteint de "radiations atomiques" (sic) sans risquer la moindre exposition. Ou alors ce sont juste des grands je-m’en-foutistes, à commencer par le général Mel Ferrer qui jusqu'à la fin ne semble pas préoccuper par la catastrophe. J'espère que nos officiers ne sont pas aussi sous motivés que lui, juste là à attendre un chèque.
D'un autre côté on peut saluer la relative permissivité de cette armée. En effet notre héros journaliste mouche du coche commence à annoncer à la télévision le récit de l'attaque de l'aéroport lorsqu'il est convoqué par son patron accompagné par le général Mel Ferrer. Le journaliste est juste mis en congé, mais est quand même libre de le dire dans la rue. Si je voulais vraiment empêcher une nouvelle de circuler, je mettrais les témoins au secret. Sinon ce général ne tilte pas lorsque, après avoir appris la nouvelle, un major demande à sortir et se rue sur un téléphone pour prévenir sa copine!
Je m'arrête là niveau scénario puisque le reste est du même niveau. Par exemple, le héros Hugo Stiglitz possède un cruel manque de charisme et d'expressivité. Et quand je dis "cruel manque" je suis très gentil avec lui. Il est accompagné par Laura Trotter (sous sous Catriona MacColl) qui elle cabotine de manière ignoble. Malheureusement (ou heureusement pour le spectateur en fait!) le film n'est pas assez long pour qu'ils aient le temps de faire un bébé qui ferait la juste moyenne entre leurs non performances opposées. Le reste du casting "humain", à commencer par Mel Ferrer, est juste éteint.
Les effets spéciaux des contaminés sont tout juste passables. Il y a peu de vraies scènes gores. On voit bien une explosion de tête mais dans le plan d'après la victime a comme seule blessure une trainée de sang!
Le thème principal de Cipriani est relativement efficace, mais je suis dégouté par la soupe disco indigeste lors du "programme dansé".
