Souriez, Schwarzy vous a effacé

Vous êtes fans de films d’action explosifs et musclés avec un héros solitaire, increvable, qui fait plein de pirouettes tout en protégeant une demoiselle en détresse? Cascades irréalistes mais innovantes, explosions, fusillades, scénario au concept accrocheur, pourquoi ne pas tenter de regarder L’effaceur, réalisé par Chuck Russell, où Arnold Schwarzenegger assure un spectacle d’une bonne heure quarante ?


Il n’a pas d’amis, il n’a pas de famille, il travaille seul


Qu’entends-je ? Schwarzenegger dans un film d’action avec un scénario qui ne tient pas sur un carré de papier toilettes et entouré de grands acteurs du cinéma américain ? Il faut le voir pour le croire mais c’est un fait avéré vraiment vrai de vrai : quelques fois, dans sa carrière, Schwarzy a eu la chance d’être embauché par des réalisateurs talentueux autant d’un point de vue mise en scène et chorégraphies que scénaristique ne le prenant pas que pour son statut d’action hero balèze. Je me souviens encore de la première fois où j’ai entendu parler du film. Je n’avais vu que l’affiche en passant devant un cinéma et je m’y étais arrêté pendant une bonne dizaine de minutes. Intrigué, bien que son titre en démontrait le contraire, je me demandais si ce n’était pas une suite de Terminator 2. Le fan inconditionnel de Schwarzy et de T2 voulait y croire. Et pourtant, en allant voir le film, je m’étais fourvoyé. Pas de film de science fiction pour ce Schwarzenegger là mais une surprise de taille, faisant de ce film une œuvre marquante.


Ici, on parle d’un thriller grandiose, spectaculaire, additionné à une intrigue ne manquant pas de retournements de situations, de suspense, et autres petites surprises. Quant aux scènes d’action, le film ne s’en cache pas, jamais Schwarzy n’avait été montré si héroïque. C’est du n’importe quoi, par moments ça dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer mais on s’en moque, ça nous éclate. Lors de ces séquences à prendre au second degré, on a une surprise de taille, balayant nos préjugés. Toutes ces séquences parviennent à se marier à merveille avec le coté sérieux de l’histoire. Qui peut se vanter de réussir cet exploit ?


Chuck Russell ne fait pas les choses à moitié, Schwarzy non plus, risquant sa vie la majeure partie du film tout en étant cool, attachant et bienveillant. C’est simple, L’effaceur, bien que manquant pour une fois de vannes et autres punchlines bien piquantes, c’est l’un des thrillers d’action les plus cool et fun des nineties, souligné par une musique détonante signée Alan Silvestri. Arnold a beau une fois encore dominer le casting, gravitent à ses cotés de nombreuses stars qui lui feront un peu de l’ombre. James Caan qui, cette fois, ne passera pas par un péage, James Coburn qui jouera les patrons, la ravissante et souriante Vanessa Williams sera la touche féminine livrant une alchimie touchante avec son partenaire Arnold, et Robert Pastorelli, roi de la tchatche et de la débrouille, permettra au film de « fissurer » son ambiance sérieuse grâce à sa petite touche humoristique.



« Voila, c’est tout ce que je suis. Oh ça ne veut rien dire. Quelques
chiffres et peu de plastique. Ce que vous êtes est là dedans (montrant
son cœur) et personne ne peut vous le prendre. »



Appelez-le SuperSchwarzy


Il arrive toujours au moment où vous êtes dans la mouise, il se bat sans trop de problèmes contre un jet, il rattrape en plein air son parachute avant de s’écraser au sol, tout le monde porte un gilet pare-balles sauf lui, il fou une trempe à un crocodile en le traitant de « sac à main », se fait escroquer par deux sales gosses, dézingue une trentaine de mecs avec DEUX gros fusils d’assauts futuristes lors d’une scène anthologique, tout en s’associant avec des mafieux Italiens sympathiques et charismatiques. Oui, impossible, Schwarzy, ce mot, il ne connait pas. Contrairement aux films dans lesquels on a l’habitude de le voir, ici, les scènes d’action impliquant l’acteur se rapprochent plus d’un James Bond que d’un film coups de poing.


Les cascades y sont nombreuses, parsemées par des effets spéciaux d’un excellent cru. Si vous voulez voir à l’œuvre une sorte de fusil d’assaut à impulsions magnétiques qui propulse sa victime à une vingtaine de mètres en l’encastrant dans un mur, alors L’effaceur réussira son job. Pas plus abracadabrant qu'un Terminator 2 ou un True Lies, quand on regarde L’effaceur, comme pour d’autres films du genre, on met son cerveau sur « off », on met de coté tous ses petits tracas, et on savoure le spectacle.


Cependant, à l'inverse des films habituels du genre, L’effaceur se veut plus soigner. Bien que, passé après une première demie heure digne d’un grand thriller sérieux et ultra sombre, le film, n’abandonnant pas ce qu’il a été précédemment, se tourne vers de l’action survitaminée et décomplexée, il se refusera de sombrer dans la facilité comme à l’accoutumée. On apprécie la nuance, on apprécie la volonté de ne pas faire comme les autres. Chuck Russell pourrait presque se vanter d’avoir sorti un film d’action imprévisible dont on ne connait pas déjà la fin. L’effaceur, c’est deux genres de films en un et ça, c’est du jamais vu.



« Qui c’est le tronc d’arbre là ? »



Au final, armes surpuissantes, High Tech, bidouillage informatique, complot gouvernemental, taupe au sein d’un agence de protection de témoins, trahisons, protection, sauvetages, castagne, fusillades, explosions, courses poursuites, danger omniprésent, un héros nerveux qui s’en prend plein la poire, L’effaceur ne plaisante pas. Il veut divertir, il le fera bien, il ira jusqu’au bout. Culte.

Jay77
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le 4 oct. 2017

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