Préambule


L'Empire Contre-Attaque, c'est un cas à part. C'est le film qui met tous les fans d'accord sur la profondeur et la qualité narrative de chaque scène, de chaque personnage et de chaque enjeu. Cela n'a pas été le cas pour moi et ce pendant longtemps.


Il a toujours été celui qui me paraissait le moins plaisant à voir, son histoire se résumant (à l'époque hein) de Luke qui rencontre Yoda et se fait botter le cul par son père. Je n'en aimais pas moins l'histoire, mais j'étais juste conscient de ne pas avoir besoin de le revoir. Mais, il y'a deux semaines, je l'ai trouvé incroyable. Pour moi, un fan de Star Wars avec 20 ans de carrière, je réussissais enfin à ré-apprécier l'Episode V.




A présent je dois bien l'avouer, c'est clairement ici que tout se joue. Et tout se joue bien. Après les joyeuses gambades de l'Episode IV, on plonge dans un univers diaboliquement plus sombre, qui fait froid dans le dos; ce n'est pas un hasard d'ailleurs si la première planète qu'on voit est recouverte de neige. Un marécage où l'on éprouve la peur, une citée dans les nuages criante de solitude... le spectateur fait face à ses propres questionnements, en même temps que le jeune Luke. L'Empire contre-attaque, il se venge de sa défaite face à la Rébellion ! On le rend plus féroce, on le crédibilise. On complexifie la Force, on l'explique mieux, on la montre mieux, quitte à répéter 20 fois "le côté obscur" d'affilé. Je n'ai aucune idée de l'effet qu'a le plus célèbre plot twist du cinéma, puisque je l'ai toujours connu. Mais j'imagine que oui, ça doit faire un sacré choc.
On suit donc un Luke beaucoup plus arrogant (dont Anakin est le reflet dans l'Episode II) qui ne prétend rien d'autre que de vouloir sauver ses amis et suivre l'enseignement de Yoda, un espèce d'ermite encore plus atteint et perdu que ne l'étais Ben. Comme quoi, un Jedi en exil, ça perd vite la boule. Luke est donc mis à mal tout le film, pour qu'il grandisse et qu'il apprenne de ses erreurs : mutilé par un Wampa, abandonné sous -40°, perdu sur Dagobah, constamment seul et constamment dans le tort car il veut précipiter les choses et sous-estime Vador. Il fait donc face à son père trop tôt, terrible choix qui le condamne à une défaite gravée dans sa chair. Luke subit donc une succession d'épreuves qui le feront gravir un à un les échelons pour devenir un Jedi, c'est-à-dire plus sage.
Le point le plus puissant du film est la tragique destinée du personnage de Han, servant d'appât à Skywalker, qui, manipulé par un vieil ami, fini dans les griffes d'un Vador vraiment rusé. J'aurais préféré le voir mourir ici plutôt que dans cette bouse qu'est l"'épisode VII" mais que voulez vous. Han est ici à son plus beau moment, moins piquant que dans l'Episode IV mais tout aussi charmant que vaurien. Ici, c'est son passé qui le rattrape, compromettant l'amour qu'il ressent pour Leia. Enfin, les personnages flirtent, non sans se chamailler très fortement, ce qui apporte énormément de charisme à leur relation. Leia, fidèle à elle-même, accepte elle aussi sa peur qui la pousse à se refuser au vaurien et laisse son côté rebelle prendre le pas sur la princesse. Je n'ai pas grand chose à ajouter sur elle, comme dit dans ma critique de l'Episode IV, Leia n'est pas des plus intéressante à mes yeux, même si elle évidemment d'une importance capitale dans l'Episode IV, ainsi qu'ici en partie due à son duo formé avec Han. En fait, même si Luke est loin, ce sont plein de relations qui se construisent entre les trois amis. Toujours ensemble dans l'Episode IV, ils sont séparés dans le V et le VI, ne restant pas longtemps ensemble finalement.
Les deux droides et Chewie, bien que toujours présents, ne se montrent pas aussi centraux que précédemment (les droides bien sur). R2 accompagne Luke, '3PO accompagne Han et Leia. Point. Evidemment, c'est Vador et son Empire qui occupent la place cette fois de véritable obstacle, de menace, ressentie à moitié face à Vador dans l'Episode IV, avouons-le. Vador est ici plus ferme, quitte à assassiner deux ou trois haut gradés impériaux. Il recherche son fils, à la fois en tant que Vador mais aussi qu'Anakin. Jusqu'à la proposition ultime, Vador est persuadé de pouvoir rallier son fils à ses côtés, comme une preuve d'un amour paternel disparu ou par nostalgie, regrets, allons savoir...
Le découpage est très intéressant : on commence fortement sur Hoth pour montrer le mal qu'a l'Alliance Rebelle à se cacher de la fureur impériale qui cette fois ne lésine pas sur les moyens pour les tuer, puis sur l'attaque physique qui met tout le monde en fuite et scinde le groupe principal: Luke suit la voie mystique engrangée par Obi-Wan et Han/Leia suivent celle restera dans notre sphère de compréhension. Alors que Luke semble passer vraiment beaucoup de temps sur Dagobah, Han/Leia naviguent d'astéroïdes en planètes et vivent plus de pérégrinations. Ainsi, Luke a plus le temps de réfléchir, d'apprendre.
Ce que les ré-éditions apportent de bien dans celui-ci, c'est surtout l'ajout de l'acteur Ian McDiarmid en tant qu'Empereur dans la salle de Holo-projection, c'est déjà bien plus crédible et bien plus logique. Le Wampa est également plus visible, le suggérer n'était pas nécessairement flippant et relatait plus d'un manque de moyens. Egalement, laisser voir un peu plus de l'extérieur de Bespin, c'est vraiment bien plus sympa.


Les personnages introduits dans le film : oh bah, Yoda/10



  • Maître Yoda : LE Jedi, LE maître, LE précepteur ! Il est petit, malin, rigolo par moment, flippant à d'autres, espiègle, il a toujours raison puisqu'il SAIT. Un des personnages les plus emblématiques de la saga et à raison, le meilleur personnage du film (avec Han et Luke). Forcément, quand Luke se pointe, il est réticent à le former tout de suite, à quoi bon donner un soldat à l'ennemi ? Mais il tente d lui enseigner la patience, la foi, le courage et la modestie, où Luke échoue plus ou moins à chaque fois. Mais Luke fais quand même les bons choix, toujours dans l'intérêt des autres.


-Lando Calrissian : beau gosse, charmeur, beau parleur, il est le pote qu'on aimerait avoir, même si son sourire masque toujours de basses intentions. Ici, c'est un traître, twist parmi d'autres, qui apportera de l'ambiguïté au personnage. Plus de la trempe de Han, il déteste l'Empire mais fait comme il peut pour conserver son mode de vie. On comprend ses choix et il finit par aider leia et Chewie à fuir, donc ça va. J'imagine que comme Luke et Leia, il finira massacré et sans intérêt.


-Boba Fett : Lui aussi une icône de Star Wars, il est l'origine de la création des Mandaloriens dans l'univers SW ainsi que de l'intérêt profond que les fans apportent aux chasseurs de primes. Silencieux, il traque le Faucon avec facilité et c'est sa faute mine de rien si nos amis se font capturer sur Bespin, pas celle de Lando. Après, il reste extrêmement secondaire, mais il est stylé.



  • Amiral Piett : j'aime bien ce gars. Il est vraiment sur de lui, malin, mais il a peur de Vador quand même. Il survit, c'est bien quand on sert le gars qui a tué la plupart de ses collègues.


Les planètes



  • Hoth : un grand froid après le grand chaud, où toute survie est quasiment impossible. Ca a foutrement plus de gueule que Yavin 4 et offre un des plus beaux affrontements Rebelles/Impériaux. L'attaque du Wampa, l'émotion lorsque les portes blindées se ferment, l'arrivée des TB-TT, rhaaaa c'est bon ! La faune est plutôt bien développée et on ressent vraiment le froid.


  • Dagobah : un marécage ignoble emprunt de Force. Je veux dire, on la ressent de partout, ça dégouline de mysticisme de chaque côté ! Le monstre des marais, le X-Wing qui coule, la petite hutte trop choupi de Yoda, la grotte, c'est l'aubaine pour s'entraîner. Enfin, devenir un Jedi c'est un peu plus que soulever des pierres, hein, """"épisode 8"""" ?!


  • Bespin : le seul et unique lieux habité/civilisé qu'on voit du film. C'est vraiment étrange comme sentiment d'ailleurs, de voir des figurants sur le plateau. J'aime beaucoup le design des plate-formes, repris pour Kamino dans l'Episode II, ainsi que ses couloirs blancs qui contrastent avec les forges sales, pour montrer les inégalités au sein même d'une structure sociale. L'affrontement entre Luke et Vador n'est pas si incroyable que ça en terme de décors, mais le plongeon de Luke est toujours sympa. C'est surtout la salle de cryogénisation qui est superbe, avec ces fumées bleues foncées, son sol lumineux rouge et le plus grand moment de tension dramatique du film, lorsque Han ressort pris dans la glace... brrrrrrr.



Très peu d'environnements et moins de beau monde que dans l'Episode IV, tout est plus froid, plus cruel... et ça fait du bien. C'est ce côté adulte qui m'a vraiment plu au re-visionnage et même si je préfère l'histoire que raconte la Prélogie, les films de la Trilogie sont mieux réalisés. L'Empire Contre-Attaque est une oeuvre obscure, contenant trahissent, désillusions et révélations, qui entraine bien plus loin que le précédent mais ne raconte évidement pas la même chose.


Malheureusement, la tension diminue grandement par la suite...mais ça, c'est pour une autre critique !

Créée

le 18 sept. 2018

Critique lue 283 fois

6 j'aime

5 commentaires

GrievousLord

Écrit par

Critique lue 283 fois

6
5

D'autres avis sur L'Empire contre-attaque

L'Empire contre-attaque
Gand-Alf
10

Dark side of the Force.

Cela peut paraître inimaginable aujourd'hui mais fût un temps où George Lucas faisait encore preuve d'une certaine modestie et avait conscience de ses limites artistiques. Epuisé par le tournage du...

le 10 févr. 2014

143 j'aime

2

L'Empire contre-attaque
Torpenn
9

Hoth-toi de mes soleils !

En 1980, la suite de La guerre des étoiles est attendue comme le wampa blanc par des hordes de fans en chaleur comme rarement dans la pourtant longue histoire des sequels… Faut dire que le succès du...

le 3 juin 2013

103 j'aime

60

L'Empire contre-attaque
DjeeVanCleef
10

Puisque je joue en solo, j'abats mes cartes

J’ai une copine qui m’a dit qu’elle ne comprenait rien à "La Guerre des étoiles". Ouais je sais, laisse tomber la copine. Alors, comme je suis le mec sympa, j’ai choisi de lui expliquer le deuxième...

le 2 mars 2015

95 j'aime

13

Du même critique

The Last of Us Part II
GrievousLord
9

Bouc-emissaire en Or

Ce jeu semble déplaire, mais pas à ceux qui y ont joué. Nous vivons dans un monde où ceux qui sont écoutés sont ceux qui parlent le plus fort, pas ceux qui ont des choses à dire. Malheureusement,...

le 25 juin 2020

11 j'aime

3

Le Livre de Boba Fett
GrievousLord
4

What a twist

J'adore cette série. Du moins j'en affectionne la première partie, à savoir les quatre premiers épisodes. Je suis habitué à être en contre courant avec tout le monde vis à vis de Star Wars, bien m'en...

le 3 févr. 2022

10 j'aime

1

The Green Knight
GrievousLord
9

Le Vent se lève

A.24 c'est LE studio indépendant du moment. Après le pépites qu'étaient les films d'Ari Aster et Robert Eggers ( à savoir The Lighthouse, Midsommar ou Hérédité) et bien d'autres, je découvre sans...

le 3 août 2021

8 j'aime

5