Un film qui prend tout son sens quand on se regarde. Nous, Occidentaux. Nos rapports à l'animal, à la Terre, la famille. La vie.

Là, une femme chante en nourrissant un agneau. On aide à enfanter. Personne ne parle et pourtant, tout le monde entend. On attache l'enfant pour ne pas qu'il se sauve, pour les mêmes raisons qu'on attache l'animal. L'égalité animale est respectée et elle n'a pas besoin d'interminables ébats de violence verbale pour être acceptée par la société : elle est culturelle, logique et pratique.

En ville, des enfants regardent la télévision et se battent. Ils tournent en rond dans une cour de récréation. Le progrès. Comme des papillons attirés par la lumière, ils tournent autour et s'y brûlent, dans quel but ? Visiblement pas le bonheur... La musique y est jouée à huis-clos et ne résonne qu'aux oreilles de ces mêmes Hommes. Le son tourne lui aussi en rond. L'Homme s'écoute et se regarde lui-même.
Nous, Occidentaux, considérons l'effet thérapeutique de la musique comme une fantaisie. Comment pourrait-elle atteindre ce qui n'est pas conscient ? Il faut de l'entendement pour l'entendre. Et ce film viendra nous rappeler que la vibration, la maîtrise corporelle et l'investissement spirituel, provoquent un effet sensitif sur les êtres qui sont doués de sensibilité intrinsèque. C'est-à-dire tous.

Ce film est un film sur l'évolution de la société humaine. Ce que nous étions, ce que nous sommes devenus. Il est ennuyeux et long pour celui qui a déjà parcouru trop de chemin et ne voit plus les racines, perché sur sa branche. Du progrès, oui. Télévision, engins motorisés, friandises, oui. Mais sans jamais oublier ce que nous devons à la Terre et à tous les êtres qui la peuplent.

L'histoire du chameau peut paraître un prétexte, elle ne l'est pas. Elle viendra elle aussi nous rappeler qu'en se détachant de la mère nourricière, on finit par mourir... Et que sans l'aide des uns et des autres, on mourra.
Pendant que le regard de l'Homme modernisé n'est plus tourné que vers ses propres créations visuelles et sonores, le chameau continue de scruter l'horizon. Alors que nos yeux sont collés à des images de verre, lui voit le plus loin possible.

Plus grande sera votre capacité d'empathie et de projection de votre ego, plus bouleversant deviendra ce film.
49Days
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le 16 août 2014

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Fortynine Days

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