Voilà un film qui me plait par son "sérieux" (entre guillemets quand même, on parle ici d'un film d'horreur sur des araignées tueuses!), par comparaison avec Arachnophobia, avec Jeff Daniels et John Goodman, nettement plus décalé (mais que j'aime bien aussi. Jetez moi la pierre!) ou encore Arac attack (Mais là ça dérape tellement qu'on n'est plus vraiment dans le même genre).
L'emploi de réelles mygales est sans aucun doute la grande plus-value du film. A mon sens, aucun CGI n'arrive jamais à reproduire aucun animal de manière crédible et le sentiment de peur primaire que ces arthropodes nous inspirent ne pouvait être parfaitement retransmis à l'écran qu'à l'aide de poilues bien vivantes. Et si le film, sa réalisation ou le jeu des acteurs ont fort vieilli, une mygale vivante de l'époque reste une mygale d'aujourd'hui. A ce titre, certaines scènes sont toujours réussies et voir certains protagonistes recouverts de pattes velues feront frémir même les moins arachnophobes d'entre vous.
Niveau de l'histoire par contre, rien d'exceptionnel (bien sûr). Une catastrophe comprise par les scientifiques mais que le maire décide de nier pour des raisons économiques (Jaws? Et tous les autres films catastrophes en fait... Si on évacuait tout à temps à chaque fois, il n'y aurait pas de films catastrophe de toute façon) Un héro un peu cow-boy et une jolie madame à séduire. Des personnages qui meurent à tour de rôle, au fur et à mesure que l'histoire s'installe et monte en intensité, jusqu'au climax.
Par contre, on appréciera certaines bonnes idées, outre l'usage de mygales vivantes:
La quantité d'animaux. Etre recouverts de mygales représente surement le cauchemar ultime pour bon nombre. Surtout si celles-ci tombent de partout, sortent de partout... La terreur est bien relle.
La fin, à l'opposée des happy end classiques.
Le décès également de certains personnages auxquels on touche rarement : la maman d'une petite fille par exemple, qui meurt devant elle par ailleurs, et qui est de plus fortement liée au personnage principal. Il est plutôt rare que l'on soit moins attaché aux personnages survivants qu'aux victimes, ce qui est cas ici (la veuve et mère sus-nommée, le fermier black et aussi sa femme, tant qu'à faire.)
Non que j'aime le décès de parents de jeunes enfants, mais ce côté non édulcoré ajoute au sérieux du film.
J'ai toutefois eu une sentiment de malaise en regardant ce film et en me rendant compte que les mygales, vivantes donc, ont été vraiment maltraitées/certainement tuées pendant le tournage. Autre époque ou pas, et bien que je n'aie rien d'un végan, que je n'aime les chevaux qu'en steak et les chiens que chez les autres (et encore)... je n'excuse pas la maltraitance. Or c'est ce que l'on observe au fur et à mesure que le film avance. En sachant par exemple que l'abdomen d'une mygale terrestre bien lourde peut exploser lors d'une simple chute, ou simplement en se renseignant sur la maintenance de ce genre d'animaux (certainement plus mon dada que le vôtre, je l'admets bien volontiers), on se rend compte que le bien-être de ces araignées n'était pas la priorité. Ca ne vous fera surement rien. "Ce ne sont que de araignées après tout et une bonne araignée est une araignée morte". Mais les voir bousculées, écrasées, aspergées de divers produits, tomber de haut etc. aura certainement amputé ma cote d'une étoile. Pas sûr que l'on arriverait encore à tourner un film dans pareilles conditions de nos jours. Tant mieux.
Ceci mis à part, on a là un bon petit classique de l'épouvante des années 70, qui fonctionne bien et qui plaira à tout amateur du genre, sans aucun doute.