Glacial et urbain, une œuvre d'une puissance rare!
(...) Invasion of the Body Snatchers ( L’Invasion des Profanateurs ) de Philip Kaufman, deuxième adaptation du roman de Jack Finney, précédemment porté à l’écran par Don Siegel en 1956 dans L’Invasion des Profanateurs de Sépulture puis par Abel Ferrara avec Body Snatchers en 1993 ( version discuté et discutable ) et Oliver Hirschbiegel en 2007 avec The Invasion ( version tout simplement raté ). Tout commence par une introduction magnifique sur la planète des envahisseurs les montrant s’envoler et dériver jusqu’à la Terre, seule séquence fantasmagorique d’un film particulièrement humain, sombre et minimaliste. Avec un rythme lent et lourd, le film s’impose aux spectateurs comme un constat de l’époque à laquelle il a été tourné. Constamment en tension, la mise en scène et la narration se découpe en plusieurs séquences de poursuites à pieds dans lesquels une foule d’individus normés ( déjà possédé par les extraterrestres ) poursuivent les quelques renégats représentant la seule force de résistance possible envers l’uniformisation générale d’une pensée unique. Malgré cette évolution constante dans les mouvements des personnages et dans les décors, le film donne l’impression de faire du surplace, entre autres grâce à une photographie froide lissant l’image et renforçant l’aspect stagnant, tel les possédés, qui n’ont aucune émotion et évoluent dans un état végétatif intellectuel complet. Ce film contient également l’une des fins les plus sombres et glaçantes de l’histoire du cinéma. En dire plus serait en révélé trop, donc je vous invite à voir le film d’urgence.