Depuis les années 50, mais surtout depuis les années 70, le genre du film catastrophe est devenu l’un des plus populaires, l’un des plus rentables, et l’un des plus produits. Encore plus depuis le colossal succès de La Tour Infernale, qui se paye en plus le luxe d’être un foutu bon film. Genre qui se prête tout à fait bien au malheureusement célèbre désastre du Hindenbourg, le ballon-dirigeable du IIIème Reich qui a fini en flammes.

Il n’y a pas nécessairement beaucoup à dire sur l’Odyssée du Hindenburg, mais ça n’est pas pour autant que le film n’est pas efficace et plaisant. Robert Wise n’est pas tout à fait étranger au grand spectacle, et livre un film qui jouit de tout son savoir-faire de réalisateur, mais aussi d’un grand savoir-faire technique. C’est ce qui définit le film, c’est efficace. Probablement moins que La Tour Infernale, mais tout est assez bien pensé pour que l’action soit fluide, et que le manque de profondeur des personnages et de l’intrigue qui se créé autour soit compensé par le rythme, la dynamique. Wise manie habilement le découpage, et ce d’autant plus dans les milieux exigus (chose qu’il avait déjà fait sur La Canonnière du Yang-Tse) du dirigeable. Bon, d’un autre côté, on sent que Wise est un réalisateur attaché à ses valeurs classiques et qu’il a un peu de mal à passer au nouveau, mais il manie bien ce qu’il connait, donc c’est pardonnable.

Le film est très appréciable au niveau des effets spéciaux, que j’ai trouvé vraiment bien foutus. Les maquettes sont très bien gérées, et honnêtement je ne m’attendais pas du tout à cette qualité. L’occasion d’ailleurs pour Wise d’expérimenter des mouvements de maquette que l’on retrouvera dans son film Star Trek. On pourra toujours rouspéter à la fin de faire passer le film en noir & blanc tout ça pour y inclure plus facilement des images d’archive du crash (car la justification narrative du noir & blanc est limite), ce qui nuit peut-être un peu au caractère impressionnant du film et de la catastrophe qu’il décrit, par une approche finalement trop « documentaire ».

Est-ce que L’Odyssée du Hindenbourg est un film catastrophe sympathique ? Honnêtement, oui, d’autant plus que le genre de la catastrophe est gangrené par un certain nombre de films assez médiocres (des choses comme Le Jour de la Fin du Monde). C’est formellement bien foutu, dynamique, il y a ce bon vieux George C. Scott que nous aimons bien... Je pense néanmoins qu’il y avait une vraie histoire à développer autour de la catastrophe. Certes, il y en a une, mais elle ne sert que de « passe-temps » en attendant le crash. C’est bête à dire, mais une ambition façon Titanic (quitte à mêler davantage de fiction...) n’aurait pas été de refus, même si là n’était probablement pas l’ambition de Wise.
ltschaffer
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le 3 déc. 2012

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Lt Schaffer

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