Voilà un film que certains jugent décousu, mal filmé et maladroit. Franchement ? Un film presque foutraque qui reste euphorisant malgré ses effets de bonhomme en mousse, ses quelques incrustations sur fond bleu, son séisme sur maquettes (à la fin du film) à trois balles et qui en plus te fait découvrir le busard dindon, ça ne se refuse pas !


Omar Sharif s'y amuse. Gregory Peck s'y balade, l'air de rien, entre la blonde et la balafrée. Tous les seconds rôles y crèvent sommairement sans trop de prise de tête, comme il se doit. On avance avec la folie de l'or qui gagne petit à petit tous les protagonistes. Même si on sait bien qu'il y aura un gros coup de bluff à la fin, on a envie de le voir ce tas d'or.


Et puis surtout quelle belle utilisation des décors. Quelle belle intention de réalisateur. Pas de saloons, pas de rue principale d'une bourgade paumée, pas de duel au coucher du soleil, pas de ranch avec ses vaches broutant menu, non rien de tout ça. Juste le sable, les pics, les rochers, le désert, l'eau, les montagnes... juste la nature quoi. La nature comme unique décor.


Et au milieu de cette nature, des caricatures d'hommes (blancs, basanés, rouges, avec ou sans uniformes, avec ou sans bible, avec ou sans lorgnon, homo ou hétéro) plus cupides et plus monomaniaques les uns que les autres. Les femmes, ont aussi leur part, elles y sont au choix soit vieille et simplette, ronde et édentée, balafrée et psychopathe ou blonde et violée.


On regrettera cette chanson de début de générique. On regrettera les coupures probables au montage. On regrettera qu'il n'y ait finalement pas plus de sexe ou de sang, pour mener cette bande encore plus salement à sa perdition. On peut regretter que tout cela ne soit pas encore plus excessif et plus underground. On peut regretter que ce ne soit pas réalisé par un certain italien, mais on ne peut pas regretter de voir ce film.


Tout y est (presque) excessif. On sent les années psychédéliques pointer leur nez derrière la caméra. Il ne manque pas grand chose pour aller encore plus loin dans la déconstruction des personnages, des situations et de la mise en scène. Il manque pas grand chose pour que ce soit vraiment jouissif. On aimerait faire voler la caméra encore plus souvent entre les sabots des chevaux. On aimerait que ça sente encore plus les spaghettis aux pays du hamburger.


Vous l'aurez compris: moi j'aime bien L'or de MacKenna. Il aurait fallu que Gregory y soit un peu plus badass pour que je l'adore... ou presque !

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le 20 mars 2016

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