J'ai eu la chance de rencontrer (une deuxième fois) Christophe Gans, il y a deux ans. Toujours affable quand l'occasion se présente pour parler cultures, il m'avait expliqué qu'il jouait à tous les jeux du moment sur sa PS3. De Rage à Uncharted 3 en passant par Résistance 3… Il m'avait même précisé n'avoir pas aimé Heavy Rain ("il a le cul entre deux chaises !").

Avance rapide : me voilà dans une salle de cinéma de 100 places avec une vingtaine de personnes. Son dernier film, La Belle et la Bête, commence sur des images qui ont terminé Le Pacte des Loups (de magnifiques trois mats au milieu de l'océan). Depuis Silent Hill (9 ans déjà !), Gans n'a eu que des projets chaotiques se terminant à la poubelle ou dans un coin sombre du développement hell. Le Cavalier Suédois, Rahan, 20 000 lieues sous les mers et Fantomas pour ne citer que les plus avancés resteront probablement des fantasmes cinématographiques...

La structure de La Belle et la Bête est assez proche du Pacte des Loups, tous les deux ancrés dans une même époque, avec des scènes et des personnages qui se répondent presque. Visuellement souvent bluffant (et Français, monsieur !), le film a une perte de rythme au milieu de son histoire qui fait loucher discrètement sur le cadran de sa montre et aura fait fuir quelques spectateurs d'une audience déjà clairsemée...

Le film dans sa globalité est finalement trop sobre et un peu trop grand public pour moi (et pour Gans). Rappelant parfois quantité de films "pour enfants" de ces dernières années, on se surprend à se souvenir qu'on est en présence d'un conte de fées, déjà plusieurs fois raconté au cinéma. Oui, mais de Christophe Gans ! J'avoue, j'en attendais plus, plus d’éléments originaux de la part du cinéaste, éléments qui m'auraient fait redécouvrir l'histoire... On y était presque : il faut attendre patiemment la dernière partie du film pour vraiment s'étonner du spectacle.

Me remémorant la conversation avec Gans quelques années plus tôt, une chose évidente m'a sauté aux yeux lors de ce dernier acte : il a vraisemblablement joué comme un forcené à Castelvania Lords Of Shadow (de Konami, même éditeur que... Silent Hill, tiens, tiens...) sur sa PS3 pendant qu'il préparait son film : l'influence de ce jeu à l'atmosphère gothique est évidente (au même titre que LEGEND de Ridley Scott) : des décors en ruines sous la neige en passant par les costumes des personnages jusqu'aux golems titanesques... Le film lui doit beaucoup.
BaNDiNi
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le 17 févr. 2014

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BaNDiNi

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