La Bête humaine par Ninesisters

Même en matière de film, il m'arrive de faire dans l'ancien. Enfin « ancien »... C'est en noir et blanc, et Jean Gabin est jeune, mais au niveau de la réalisation, ce long-métrage n'a rien d'ancien, et cela reste tout à fait appréciable.
Jacques Lantier appartient à la famille des Rougon-Macquart ; il apparaît dans les romans de Germinal et la Bête Humaine – dont ce film est une adaptation – de Emile Zola. Je ne sais pas vous, mais je n'ai jamais réussi à lire du Zola mis à part Au Bonheur des Dames ; ces romans-feuilletons aux descriptions interminables me fatiguent terriblement. Mais en film, cela passe beaucoup mieux.
Contrairement à ce que le titre suppose – et c'est en cela qu'il est bien trouvé – le thème n'est pas la « bête » qui vit en Lantier, mais celle vivant dans le cœur de chacun. Le scénario est excellent, bien construit, et permet de faire subtilement monter la tension entre les personnages, qui jouent pour nous un véritable drame humain avec du sang, des larmes, et du machiavélisme.
Comme je l'ai précisé, la réalisation ne rend pas ce film « trop vieux » et ainsi dispensable : la Bête Humaine fait partie de ces classiques indémodables, grâce à son casting – Jean Gabin, somptueux comme à son habitude -, son histoire forte, ses excellents dialogues, et ses plans savamment étudiés, même si Jean Renoir (le fils du célèbre impressionniste) se risque à quelques innovations pas toujours réussies.
Que dire de plus, sinon qu'il s'agit d'un classique, à découvrir pour tous les amoureux du cinéma.