Le dernier film d’Alice Rohrwacher relate à nouveau la vie d’un personnage atypique, cette fois, un amoureux inconsolable, qui va traverser le film avec une nonchalance digne d’un monde flottant, qui ne se dément pas jusqu’au bout du film, le plaçant en contraste total avec sa bande d’amis, tous faisant revivre avec brio la comédie italienne des années 70. L’acteur anglais Josh O'Connor incarne à merveille cet homme qui semble faire partie d’une autre réalité, habité d’un amour maintenant impossible. Alice Rohrwacher compose un cinéma humaniste, peuplé de figures attachantes, (ou caricaturales), filmées le plus souvent dans des lieux magnifiques, avec un certain brio. La façon dont le personnage d’Arthur trouve ce qu’il cherche est une trouvaille amusante qui fonctionne à chaque fois. Le théâtre humain est pittoresque, parfois implacable. La beauté de l’art étrusque surgit à chaque fois comme un émerveillement. Le film est aussi un regard malicieux sur l’Italie, la scène inaugurale du train en étant une sorte de condensé. Un sentiment d’abandon, d’une gloire maintenant passée, prévaut, sans nostalgie aucune. C'est également un cinéma sur les relations humaines, domaine où Alice Rohrwacher livre une analyse fine et parfois triviale. Arthur est bien un cousin de Lazzaro.