(Critique avec SPOILERS)


J'ai vu ce film à l'occasion de l'ouverture de la retrospective British Noirs à la cinémathèque. La promesse d'un film mafieux anglais dans les années 70 ma attiré en me faisant miroiter une certaine violence cru qui arrive uniquement dans la dernière séquence.


Pour évacuer rapidement les points faibles de l'oeuvre qui m'empêche de la considérer comme un grand film (auquel je mettrai 8), la quête du personnage principal est assez peu intéressante et l'interprétation de l'acteur qui le joue est à mon opinion (qui n'est partagé par aucune des critiques) un peu fade en dehors de ses moments de colère ou de ses performances physiques. Aussi, l'histoire va à l'essentiel mais souffre d'un ventre mou dans la maison de luxe avec un traitement des personnages féminins qui renvoient le film à sa condition de série B assez niaise, je pense à la scène du bain qui me sort du film tant elle est forcée et inutile (musique romantique à l'appuie).


Heureusement, le film joui d'une mise en scène suberbe qui est le plus souvent au service de l'action que ce soit lors de la première grande séquence en prison avec des plans débullés qui montrent l'état psychiques du héros qui vrille, ou la scène au parloir avec un champ contre champ qui montre un personnage en compagnie du reflet d'un autre comme une présence fantomatique qui l'accompagne au cours de son attente puis des affrontements de visages déformés et seul quand le couperet du divorce tombe.

Dans l'évasion de prison, le film déploie son spectaculaire avec des scènes de performances physiques d'acteurs gravissant des échafaudages ou se déplaçant sur une corde suspendue.


L'aspect spéctaculaire des scènes d'actions réalisées -il me semble- sans trucage et avec des effets pyrotechniques est quelque choses que je n'avais pas vu depuis longtemps au cinéma et c'est à mon avis le gros point fort du film qui, bien qu'un peu faible sur ce qu'il raconte, capte notre attention via des scènes d'action rendu chaotique par le montage (je pense au passage suberbe de la moto à travers le linge ou à la poursuite finale en voiture), du suspense crée avec un montage alterné (classique mais efficace) lors de l'évasion de la prison et une mise à mort final proprement sublime avec un personnage sous forme d'ombre perdu dans un crépuscule oranger qui fusille un personnage mourrant s'avançant vers le soleil les bras remplis de billets.

KumaKawai
7
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le 16 juin 2022

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