A propos des 10 premières minutes

Vu que je n'ai pas regardé la suite, tellement ces dix premières minutes m'ont déçu, démoralisé sur le coup - et surpris par la nullité monumentale, à laquelle je ne m'attendais pas vraiment - dans un moment où je ressentais le besoin de regarder un bon film comique, et où je m'étais confortablement installé, me préparant à m'injecter un long moment d'illusion magique (ce que, pour ma part, j'attends du cinéma), abusé par la réputation de La Cité de la peur.

Alors que dire de ces dix premières minutes pourries ? Aucun scénario. Blagues mauvaises. Pas grand chose à dire d'autre. Alors, oui, je sais, les adorateurs (que je peine à comprendre) se réfugient derrière un mot magique : l'absurde. Et j'ai bien l'impression que "l'absurde" sert d'excuse au grand n'importe quoi. On peut réaliser un film totalement débile, avec pipi-caca comme seul ressort comique, du niveau d'un enfant de quatre ans (c'est un bon résumé de la totalité du cinéma comique français de ces 20 dernières années, soit dit en passant), il suffit de dire que c'est de "l'absurde", que les rétrogrades contempteurs n'ont rien compris (l'argument massue), et hop, c'est dans la poche.

Cependant, "l'absurde" reste un ressort appréciable, que nous voyons à l'oeuvre tout au long de l'histoire du cinéma chez divers auteurs (que ce soit chez Méliès, Chaplin, ou chez Autant-Lara, Mocky, Bertrand Blier), à condition de ne pas faire n'importe quoi, comme font les Nuls, Laurent Baffie, et tant d'autres, initiés à cet "art" par Philippe Clair, qui est le grand initiateur de ce mouvement depuis son fameux Par où t'étais, on t'a pas vu sortir.

Alors, oui, je sais, il y a la danse de la Carioca, scène que j'ai découverte il n'y a pas très longtemps, par hasard, sur YouTube. C'est sûr qu'isolément, c'est plaisant à voir, c'est bien dansé, bien réalisé. Mais bon... Une bonne trouvaille isolée ne suffit pas à conjurer une absence de scénario.