La Cité interdite par Erwan18
Si je devais qualifier ce film d'un seul mot, ce serait : flamboyant ! Je suis amateur de films chinois, en particulier des blockbusters qui ne renient pas leurs origines mais visent un public international. Et là je n'ai encore pas été déçu. Le film est précédé de sa réputation de film le plus cher du cinéma chinois (45 millions de dollars de budget) mais ça se voit et on se demande même comment, avec la magnificence des décors et des costumes, et le nombre des figurants (réels, pas numériques), le film n'a pas coûté plus cher. La période où se situe l'histoire (le Xème siècle) était parait-il une des périodes les plus fastueuses, les plus démesurées mais aussi les plus sujettes à la corruption de l'empire chinois. Zhang Yimou n'a donc pas lésiné sur les décors somptueux et les riches costumes, utilisant au maximum l'or pour symboliser l'opulence. La robe dragon de l'empereur et la robe phénix de l'impératrice, portées à la fin du film, ont demandé près de deux mois de travail à quarante artisans.
L'histoire est très intéressante, c'est presque du Skakespeare, à l'aune de la démesure de l'empire chinois de l'époque. Il s'agit de raconter les intrigues de palais et les trahisons qui se tramaient, y compris au coeur de la cour de l'empereur. Le film est nettement articulé en deux parties. D'abord on assiste à la mise en place des intrigues, des alliances, des jeux d'influence, voire des trahisons, le tout masqué, feutré. Puis on passe à la concrétisation de tous ces coups-fourrés, et là la puissance narratrice du film explose ! Il y a peu de combats, mais ils sont intenses et novateurs dans les chorégraphies. Quant aux armées en présence... allez voir le film pour les découvrir. L'émotion n'est pas absente non plus, même si elle se manifeste avec la retenue toute asiatique.
Gong Li est superbe comme toujours, sa beauté naturelle alliée à la prestance de l'impératrice qu'elle incarne font merveille. Chow Yun-Fat joue également très bien, même si j'aurais vu un acteur à la mine moins bonhomme dans le rôle.
Au passage comme souvent, le titre original, Curse of the Golden Flower, est bien plus évocateur et proche de l'histoire que le titre français insipide, mais je n'en dis pas plus.