The Lincoln Lawyer marque une rupture dans la carrière d’acteur de Matthew McConaughey. Un simple regard porté sur sa filmographie nous permet de constater qu’avant ce film charnière, il enchainait les longs-métrages médiocres voire mauvais du style Ghosts of Girlfriends Past (son dernier film avant The Lincoln Lawyer), Sahara ou encore Failure to Launch. A partir de 2011. Sa filmographie se compose notamment de Mud, Dallas Buyers Club, Interstellar ou encore True Detective pour HBO. Notre ami revient donc de loin et il est même amusant de constater que les critiques de l’époque ont du mal à admettre la qualité de son jeu dans le film de Brad Furman tant ils étaient mal habitués.
The Lincoln Lawyer fait donc figure de grand pas en avant pour McConaughey qui y incarne un avocat peu scrupuleux capable de défendre avec succès n’importe quel malfrat ou assassin pour peu que celui-ci le paye généreusement. Alors qu’il prépare la défense d’un richissime jeune homme accusé de tentative de viol et de meurtre, il fait face à son premier cas de conscience.
Adapté du best-seller de Michael Connelly, le film est un thriller honnête qui dépeint habilement, à mon sens, la justice américaine. Nous sommes ici dans ce qu’ils appellent un « he said-she said » où l’image de la présumée victime ou du suspect véhiculée par les avocats auprès du jury déterminera l’issue du procès comme on a pu le voir récemment avec notre DSK national.
Si la prestation du casting en général est plutôt solide, à commencer McConaughey sur lequel je ne reviendrai plus, c’est dans l’intrigue que le film pêche. Un peu facile par moment, elle ne donne jamais l’impression que notre avocat ne va pas s’en sortir. En découle une tension relativement faible. Par ailleurs, j’ai trouvé que la connexion entre les deux affaires était un peu tirée par les cheveux puisque se basant uniquement sur un souvenir d’une photo ressemblante. Le scénariste force un peu sur le coup, à moins que ça ne soit l’auteur du livre.
Ne nous méprenons pas, The Lincoln Lawyer reste un film tout à fait honorable et qui aura eu le mérite de (re)lancer un futur grand acteur. Rien de bien sensationnel, mais le boulot est fait correctement et on ne regrette pas les presque deux heures passées devant son écran.