La Passion du Christ
"Je n'ai pas fait ce film pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit". La citation est de Martin Scorsese, cinéaste exaspéré par toutes les polémiques qui ont pu émailler le tournage ou sa...
le 28 juin 2013
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En tant que personne curieuse, je m'intéresse à tout et aussi aux textes religieux, dont la Bible que j'ai lue en partie, avec comme support des ouvrages qui l'ont étudié, tout en évitant soigneusement les auteurs qui ne font que du catéchisme déguisé.
Ce qui fait que lorsque je regarde un film sur Jésus, sans être un expert non plus, j'ai quand même un minimum d'attentes. Évidemment la première erreur sur le plan visuel c'est Willem Dafoe en Jésus Christ. Le mec est un Juif né en Palestine, donc il a quand même toutes les chances d'avoir la peau olivâtre et les cheveux noirs et bouclés, mais on choisit encore un blond caucasien. Le film dit aussi ne pas s'inspirer des Évangiles mais d'un roman... Aïe. Il faut savoir que même pour des athées (renseignés), les Évangiles sont considérés comme une source historique, évidemment pas à prendre au pied de la lettre (comme toute source de toute façon).
Et donc Martin Scorsese, que j'aime beaucoup au demeurant, reproduit les erreurs du roman, ou alors il en crée de nouvelles, je ne peux pas dire car je n'ai pas lu le roman. Une des scènes-clés de cette approximation, c'est celle de la lapidation, quand Jésus s'interpose pour sauver une prostituée. Il y a plusieurs passages de ce type dans les Évangiles, mais on se souvient de celui-là car Jésus la sauve. Les autres fois, ben comme il a pas envie d'être lapidé, il se barre quand il voit que ça mène à rien. Mais pourquoi y arrive-t-il dans ce passage ? Ben c'est parce que contrairement au film, il ne s'oppose pas à la foule tel le chevalier blanc. Il dessine quelque chose dans la terre. Ce geste permet, sinon de calmer la foule, au mieux de détourner son attention, et c'est ensuite qu'il sort son désormais célèbre "que celui qui n'a jamais péché...", etc.
Jésus ne communique pas comme n'importe qui, il ne tape pas la discute comme dans le film, c'est un prophète, il répond à sa manière, un peu comme on ne discute pas avec le gourou d'une secte, c'est lui qui enseigne. Dans le film c'est un type qui doute, et là soudain il se réveille et hop en un discours c'est Jésus Christ Superstar. Bien que l'idée soit pertinente, et probablement vraie, que Jésus était un homme ordinaire (d'une certaine façon) avant de devenir qui il est devenu, son évolution dans le film est maladroite et peu crédible.
Alors le film veut dépeindre un Jésus humain, qui a péché, qui doute, mais on édifie en parallèle un Jésus mythologique qui peut rester 40 jours dans le désert sans boire ni manger et fait des miracles à tour de bras... Lorsque un passage de la vie de Jésus n'apparaît pas dans, je crois, au moins 3 Évangiles, il est considéré par les spécialistes comme douteux historiquement, c'est-à-dire qu'il a été inventé dans un objectif d'enseignement, tout en s'inspirant d'histoires mythologiques. La Vierge Marie par exemple, non elle n'était pas vierge. C'est ainsi que, si études des Évangiles il y avait eu, il n'y aurait probablement pas eu de séjour dans le désert, et autres passages.
Quant à faire de Judas le héros de l'histoire... là encore, ça ne colle tellement pas, ça rencontre tellement d'incohérences... Avoir d'avancer des théories, ce serait mieux d'avoir étudié la question.
Créée
le 31 mars 2016
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