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La Divine
7.5
La Divine

Film de Wu Yonggang (1934)

Une grosse surprise ! La Divine est un film qui se révèle être particulièrement touchant et juste. Cette œuvre a pourtant eu du mal à traverser le temps, la pellicule est parfois bien abimée mais pourtant sa beauté visuelle reste intacte. Le noir et blanc est joli, d’ailleurs la photographie est délicieuse et la mise en scène bénéficie aussi d’un travail sérieux et tout en sobriété. Mais à vrai dire là n’est pas l’intérêt de ce film.

On y suit l’histoire d’une mère célibataire, contrainte de se prostituer pour assurer sa survie et celle de son jeune enfant. La Divine est avant tout un film humain tout en pudeur où les sentiments y jouent pourtant un grand rôle. C’est surtout l’amour maternel qui est ici porté aux nues, l’amour de cette mère qui vend son corps pour son petit garçon. La chaleur et la douceur du foyer contraste avec la froideur et l’angoisse du monde extérieur, éclairés par les lumières de Shanghaï. Le film est tendre mais aussi particulièrement critique sur un aspect qui ronge l’humanité depuis sa création et qui perdurera éternellement : la connerie humaine. Celle-ci se résume par un condensé d’incompréhensions, de mésententes, de jalousie, de haine, d’appât du gain… La méchanceté du bandit qui a placé cette femme sous son joug est toute relative face aux injustices propres à cette société chinoise des années 30.

La fin du film est vraiment déchirante, j’ai vraiment cru que j’allais lâcher ma petite larme. Je ne m’attendais pas à un film aussi puissant qui même si il aurait pu bénéficier de plus de matière a su me toucher. Une œuvre émouvante et poignante

Créée

le 10 sept. 2012

Critique lue 638 fois

Moorhuhn

Écrit par

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3
4

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