C'est une histoire de désir. De ce jeune homme dévoré par le désir, inassouvi, qu'il a pour la belle Deanie/ Natalie Wood. De cette jeune femme qui aimerait tant céder à la passion qu'elle a pour Bud / Warren Beatty. Mais à l'époque, en 1928, ce ne sont pas des choses qui se font pour les jeunes filles bien élevées, pas avant le mariage.

Alors c'est aussi une histoire de société, de cette société qui tenait ses enfants dans un carcan bien serré, de cette société qui n'avait pas osé se rebeller contre ses parents et qui se retrouve hébétée à contempler leurs enfants se laisser tenter par un chemin qui leur parait hors norme.

C'est donc également une histoire d'éducation, de parents qui aiment leurs enfants, et les aiment comme on les a aimé, eux, les éduquent comme ils ont été éduqués. Ils se sacrifient pour eux, leur tracent un chemin tout prêt, veulent absolument tout gérer de leur vie.

C'est encore une histoire de maturité, de ces deux jeunes amants qui doivent trouver leur place dans la société, qui doivent peser sans cesse le pour et le contre de la passion, du bonheur.. "Je n'ai pas l'habitude de penser au bonheur."...

C'est filmé par Elia Kazan, qui sublime ses acteurs, un Warren Beatty tout en doutes et en regrets, une magnifique Natalie Wood, chenille qui deviendra papillon, jeune fille qui se fera femme, jolie marionnette qui prendra le contrôle de sa vie.

Elle parcourt le film avec une grâce et une fragilité tout à fait touchante, et s'offre des scènes d'une détresse bouleversante.

A voir.
EIA

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