C’est le second film réalisé par Rudolph Maté qui était depuis 1920 un Directeur de la photo très apprécié (Dreyer, Lang, Lubitsch, Hawks, Welles entre autres). Sur son premier film de réalisateur, « I Had to bey ou – L’homme de mes rêves », et sur celui-ci, il a gardé aussi son ancienne fonction. A noter particulièrement le style de la scène d’introduction et celle du cauchemar révélateur de Walker.

Dans un bureau de police, un psychiatre (ou psychanalyste) essaie de convaincre un flic incrédule qu’un adolescent délinquant multirécidiviste est récupérable. Le psy tente d'expliquer qu'il est possible de soigner ces délinquants, y compris les plus dangereux. Il raconte une mésaventure qui lui est arrivée quelques années plus tôt ; sa famille et un groupe d'amis avaient été pris en otages par un gangster psychopathe et ses complices. La suite du film, c’est le flash-back de cette mésaventure et ça durera jusqu’à la fin.

Al Walker (Holden) s'évade de prison avec des complices. Après avoir tué le gardien qu'il avait pris en otage, les fugitifs trouvent une planque dans un chalet chic situé au bord d’un lac où un bateau doit venir le chercher. Le chalet est occupé par le psy et sa famille, quelques amis et deux domestiques ; ils sont pris en otages. L’action se déroule essentiellement en intérieur.

L'intérêt du film, c’est les rapports entre le tueur et le psy (Holden et Cobb) mais aussi par le rôle intéressant de la fiancée de Walker jouée par Nina Foch (qui sera la Julia Ross de Joseph H. Lewis) ; elle deviendra presque une assistante pour le psy. On a tellement connu Cobb éructant ses répliques que, même si c’est son rôle qui veut ça, on reste un peu étonné de le voir ici jouer si sobrement. Très professionnel, pipe au bec, il observe la situation sans jamais se départir de son calme. Cette placidité rend Walker de plus en plus nerveux puis violent ; Hoden s’en tire bien dans ce rôle difficile d’un psychopathe dans le déni.

Bien sûr, on a vu des films aux atmosphères plus tendues et plus épaisses dans des conditions approchantes mais celui-ci se laisse voir avec plaisir d’autant que l’esthétique est remarquable et les dialogues intelligents, presque brillants.

En conclusion, le film mérite certainement d’être vu, au moins par les fêlés du genre « polar noir », comme moi.

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le 23 mars 2015

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