La jeune Chen (Nora Miao) appelle à l'aide son oncle de Hong Kong car la mafia veut l'obliger à vendre son restaurant. Tang Lung (Bruce Lee) débarque à l'aéroport de Rome avec beaucoup d'avance. Pendant l'attente du rendez-vous avec Chen, des scènes comiques se succèdent : regards soupçonneux d'une passagère, difficultés avec la serveuse du restaurant où il avale bruyamment une demi-douzaine d'assiettées de soupe, premiers contacts avec Chen, plutôt médiocres... Tout cela est caricatural, poussif et mal filmé...


Quant à la suite... Chen ne prend pas au sérieux un tel blaireau. Sera-t-il à la hauteur ? Au restaurant, les truands neutralisent les serveurs, qui s'entraînaient aux arts martiaux, et virent les rares clients. Tang Lung n'arrive qu'après la défaite... La fois suivante, le dragon se déchaîne, frappe comme la foudre et les gangsters capitulent. Euphorie parmi les serveurs ! Chen admire son champion de kung-fu et s'intéresse à lui... Une idylle s'annonce.


Pourquoi vendre ? Tang Lung a renversé le rapport de force. La scène de combat dans l'arrière-cour du restaurant, où il envoie valser neuf méchants dans des murailles de cartons vides est le point de bascule. Avec deux nunchakus maniés en expert, il leur donne sur le crâne de curieuses bénédictions ! On se castagne aussi dans le bureau du chef mafieux, où apparaissent deux judokas occidentaux, Bob et Colt. Le chef mafieux malmené est furieux. Mais quand un tireur d'élite veut faire un carton sur monsieur muscle près de Chen, la musique à suspense me gonfle, comme l'image crasseuse...


C'est mon deuxième film avec Bruce Lee et je repère les mêmes ficelles. La romance avec Chen et l'épisode érotique avec une prostituée partent en carabistouille. Qui est le traître, indispensable ? Le cuisinier, bien sûr ! Et l'homo pervers conseiller du chef mafieux est le jumeau de l'âme damnée du directeur du dojo Susuki ("La fureur de vaincre"). Autant j'ai apprécié le contexte de la concession de Shanghai dans les années 1930, autant l'épisode touristique à Rome entre Chen et Tang Lung accumule les clichés. Même l'humour patauge comme cheveux dans la soupe romaine. Hormis les séances de baston, le film a beaucoup vieilli.


La mafia monte un guet-apens dans un lieu isolé avec le renfort d'un Japonais et de Bob. Tang Lung les tabassent après avoir balayé la racaille. Le traître se révèle alors à coups de couteaux. Le scénario recourt au même joker : Colt (Chuck Norris) l'autre champion occidental. La longue scène filmée dans le Colisée avant et pendant le duel sert d'apothéose. Du haut des gradins, Colt tourne son pouce vers le bas, implacable comme un empereur romain. Mais il n'est qu'un gladiateur, roux et très poilu. Mauvais signes, cela ! Il n'y aura qu'un seul survivant.

lionelbonhouvrier
6

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le 29 nov. 2021

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