La loi du box office

Night and The City est tout d'abord un roman américain de 1938. Il sera adapté une première fois en 1950 pour ce qui est considéré par beaucoup comme l'un des plus grand chefs d’œuvre de Jules Dassin. Cette version de 1992 est un remake plus récent, dans un style tout à fait différent. On peut alors comprendre aisément la déception de certains lorsqu'ils se rendent compte que le film n'est pas celui auquel ils s'attendaient. Passé cela, s'il on sait à quoi s'attendre, on peut même être agréablement surpris.

La carrière d'Irwin Winkler est très lié à celle de De Niro, puisque Irwin a produit notamment Raging Bull (1980) et Les Affranchis (1990). C'est un producteur à succès, notamment grâce à la saga Rocky. Il a accédé à la réalisation non par son talent, mais par son expérience de producteur. On ne peut pas dire que cela lui a réussi, mais ce n'est pas non plus catastrophique. Sa première réalisation, La liste noire, fit un flop. Les chiffres sont durs : 16 Millions de budget pour une recette avoisinant les 9,5 Millions. Alors, comment convaincre les gens d'aller voir sa deuxième réalisation? Remarquez ici qu'il n'a pas besoin de convaincre un producteur pour ce film, puisqu'il est lui même producteur.

La bande annonce n'est pas très convaincante, son premier film fut un échec, ce film est un remake: ce sont autant de raisons qui ont pu jouer en sa défaveur. Le pari est risqué, et pourtant De Niro fit une nouvelle fois confiance à son ami producteur et dès lors réalisateur.

De Niro délivre une prestation loin d'être ridicule, éclipsant ainsi quelques uns des rôles secondaires masculins. Jessica Lange, quand à elle, joue son rôle à merveille, du début à la fin. Son charme opère et son personnage prend forme tout au long du film. L'univers dans lequel le couple évolue est un peu moins convaincant, donnant ainsi une forme d'arrière goût amer.

On notera par ailleurs dans la BO quelques bon titres des sixties, dont You Really Got A Hold On Me de Smokie Robinson & The Miracles