Cinéaste à suspense, Hitchcock offre avec ce film une nouvelle aventure à mystère.
Aux côtés de Cary Grant et Grace Kelly, doublet glamour du film, Hitchcock pénètre sans détour dans l’intrigue : celle d’un ancien cambrioleur qui recherche un malfaiteur se faisant passer pour lui. Bien que l’intrigue soit menée correctement, respectant scrupuleusement les lois du suspense, le scénario n’est parfois pas loin de se faire sentir. Afin de conserver le suspense, Hitchcock construit le déroulement de ses scènes de façon parfois énigmatique ( pourquoi John Robie ne dit-il pas tout de suite à Frances Stevens qu’il est à la recherche du cambrioleur lors de la scène du pique-nique ? sinon pour perpétrer la tension ). Enfin il apparaît que le cinéaste n’a là à dire pas davantage que l’effroi de son suspense, hormis un regard ironique sur un Robin des Bois moderne qui n’a d’intérêt que lui-même. Vogue encore au deçà des scènes l’espièglerie apparente du cinéma des années 50 d’Hitchcock. Mais du plus admirable de «To catch a thief», hormis le fait qui comme l’indique le titre, il semble être une leçon pour attraper un voleur, c’est sa nuit américaine vert émeraude et la scène finale qui s’en inspire. Sur les toits, la confrontation nécessaire entre l’usurpateur et Cary Grant offre un décor splendide où les briques smaragdins détiennent la lutte de leurs teintes oppressantes.
Photographie typique du Cinémascope, musique quasi-permanente, habituelle chez Hitchcock, nous somme encore dans une œuvre hitchcockienne. Le manque de vigueur et d’élans d’intérêt pour l’intrigue affaiblit l’œuvre. Film mineur du cinéma d’Hitchcock, qui de sa maîtrise du classicisme arrive à bien plus. C’est d’ailleurs étrangement La main au collet qui est l’amorce des grands classiques du cinéma d’Hitchcock.