Gossip : Jennifer Lawrence à un défaut ! Toutes les révélations dans notre critique !

Un truc marrant avec les jeunes acteurs et actrices, c'est à quel point le succès peut devenir embarassant. Prenons l'exemple de Jennifer Lawrence qui, en plus d'être une bombe, est une actrice talentueuse. Cette année, elle a explosée dans l'excellent Hunger games après avoir enquillé un sans-faute avec Winter's bone, Le complexe du castor et X-men – Le commencement. L'année prochaine, on la verra dans les prochains David O Russell et Suzanne Bier ainsi que dans le second Hunger games. Bref, le beurre et l'argent du beurre pour Jenny, elle est belle, douée, bankable et elle fait des bons choix. Une nouvelle étoile est née et elle risque de briller encore longtemps sauf que...

Sauf que, à l'été 2010, avant que le succès ne vienne toquer à sa porte, Jennifer a bien du faire comme tout le monde et se contenter de ce qu'on lui proposait. Et la pauvre a succombé à l'antédiluvienne malédiction du film d'horreur perrave en acceptant La maison au bout de la rue ! Alors, là où elle à de la chance, c'est que le film a fait un passage anonyme dans les salles US et qu'il n'a droit qu'à une seule salle chez nous (paie l'intérét de la sortie technique). Donc, pour le spectateur pas trop exigeant, ça peut passer sous le radar mais pas pour Cinémag qui entend parler de ce navet pour vous éviter un téléchargement inutile ou pire, des sous mal dépensés pour le DVD !

Le projet de La maison au bout de la rue, initié en 2003, démarrait pourtant sous de beaux auspices. Richard Kelly (Donnie Darko, Southland tales, The box,...) au scénario et le bon faiseur Jonathan Mostow (U-571, Terminator 3 – Le soulévement des machines, Clones,...) à la réalisation. Des mecs intéressants investissant le genre pourtant rebattu du thriller soft, tendance B-movie du samedi soir. On salivait d'avance de voir le résultat, qui aurait forcément était innovant vu le pedigree des deux hommes. Oui mais voilà, le nombre de projets circulant à Hollywood est tel, les délais de production si fluctuants qu'au petit jeu de la valse des films, les projets changent souvent de partenaires. Et on hérite ici du tandem David Loucka-Mark Tonderai, quasi-inconnus qui torchent une énième bouse pour vidéo-club.

On passe sur l'histoire, super-originale, qui voit Jenny et sa maman emmenager dans un coin paumé, près d'une maison au terrible passé. Forcément, l'ado est intriguée par le caractère morbide du lieu, s'acoquine avec le fils de la famille massacrée qui habite toujours la maison puis découvre le terrible secret. Et là je grille le twist pour que vous compreniez bien l'indigence du truc !

SPOILER
En fait, le fils garde sa soeur, mentalement dérangée, dans la cave car c'est elle la responsable du meurtre des parents. Sauf qu'en fait, sa soeur est morte quand il avait 8 ans et ses parents, plutôt tordus et accros à l'héroïne, l'ont habillé en fille tout le reste de sa vie. Un jour, il en a marre, il les zigouillent mais comme il est lui-même un peu dérangé, il kidnappe des filles puis les déguise comme sa soeur pour les garder dans la cave. Voilà, voilà...
FIN SPOILER

Donc déjà, le twist est moyen crédible mais en plus il est greffé si artificiellement qu'il génère retrospectivement une liste d'incohérences et d'improbabilités longue comme le bras. Et dans une inconscience crétinoïde, le film pompe tellement Psychose dans les grandes largeurs qu'il se tire lui même une balle dans le pied. En sus, comme l'argument thrillo-horrifique ne débarque qu'au bout d'une longue heure, on a déjà dù se taper les trucs les plus éculés de la romance adulescente. La chance, c'est que Jennifer Lawrence et Max Thierot font plutôt bien le taf, faisant un peu passer la pilule même si l'ensemble garde zéro intérèt. Nappé par dessus un conflit mère/fille complétement artificiel et vous obtenez la même soupe de clichetons sur structure usée jusqu'à la corde (aujourd'hui plus proche de la ficelle de string).

De même, comme derrière la caméra, on n'a pas un faiseur subtil mais visiblement un pubard ou un clippeur serpillière, l'entrée dans le vif du sujet est douloureuse. Jump-scares foireux, angoisse pré-machée, course-poursuite à deux de tension et violence aseptisée PG-13. On baille tellement d'ennui qu'on risque plus la crampe de machoire que la crise cardiaque. D'autant que le dénommé Mark Tonderai filme anonymement, tente parfois des effets de montage très laids (le prologue est moche, la fête est hideuse) et surchage de filtres sa photographie, anéantissant ainsi toute espèce de filiation avec le cinéma rugueux et brut des seventies que le film tente bêtement d'évoquer.

Reste Jennifer Lawrence qu'on peut se plaire à admirer et un casting qui tente de sauver les meubles mais franchement, La maison au bout de la rue ne vaut même pas le coup d'oeil. On est dans le même thriller générique des années 2000-2010 : aseptisé, innofensif, inutile, ennuyeux et formaté. Même pas digne d'un samedi soir peu exigeant, bon pour la corbeille.

PS : Tout ça pour dire, au terme de 800 mots, que Jennifer Lawrence à un défaut, elle a fait un mauvais film...et encore elle est plutôt bien dedans.
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le 17 déc. 2012

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Adrien Beltoise

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