La Maison aux fenêtres qui rient par Sophia

Une ambiance particulièrement travaillée dans ce giallo. On est très vite collé dans cette ambiance à la limite de la paranoïa (silhouettes aux fenêtres, portes et fenêtre qui s'entre-baillent, les murs ont des oreilles) avec un début du film particulièrement envoûtant. Entouré de mystère entre le sacré et l'obscurantisme, on navigue entre le fantastique, l'étrange, le dérangeant et le côté bassement terre à terre où l'on se sent sans cesse épié. Le réalisateur, intelligent, sait nous mener par le bout du nez. Avec sa construction labyrinthique de son village, ses personnages secondaires tous plus étranges les uns que les autres (un débile qui semble à la fois sympathique et en même temps malsain, une enseignante qui semble intelligente et en même temps déroutante par son caractère de nymphomane, etc...) qui vacillent toujours aux portes de la folie ou du dérangeant tout en restant attachant, nous inspirant à la fois de la sympathie comme de la répulsion.

Comme toujours dans les giallo, c'est principalement l'ambiance qui prime. Bien que l'histoire soit particulièrement torturée, le film étant structuré pour nous plonger dans la paranoïa ressemble à un film à twist sans véritablement l'être. C'est sa construction étrange qui pousse le spectateur dans une direction pour finalement se découvrir d'un autre propos. Tous les indices étant pourtant rassembler. Si l'on cherche bien on comprend assez vite ce qui se passe réellement dans ce village. Néanmoins le but n'est pas de découvrir l'assassin, mais de ressentir cette ambiance particulièrement malsaine et inquiétante du village. Ce sentiment de conspiration, et cette paranoïa.