La Maison en petit cubes (2008) est un magnifique court métrage de Kunio Kato qui, malgré son absence de paroles, nous parle de la vieillesse et son inévitable solitude. Je suis tombé dessus par hasard sur Netflix, et c’est une petite pépite.
L’image ne correspond pas du tout aux canons asiatiques, à tel point que j’étais persuadé d’avoir affaire à une oeuvre occidentale jusqu’au générique, quelque part entre Les Triplettes de Belleville et Le Bonhomme de Neige de 1982. C’est une affaire de goût, mais je trouve qu’elle sert très bien la poésie de ce court.
Cette poésie se retrouve surtout dans le décors, empilement de maisons englouties, une par phase de vie, se rétrécissant avec l’espérance de vie du protagoniste. Le dernier étage, si étriqué, n'est en fait que la partie émergée de l'iceberg de sa vie. Intelligent et visuellement fort : chapeau ! Il y a en plus une petite touche écolo avec le dérèglement du climat et le niveau de l’eau qui ne cesse de monter, même si ce n’est pas du tout le coeur du message.
Le vieil homme me fait beaucoup penser à celui de Up, le film d’animation de Pixar, sorti un an plus tard en 2009 —mais en production depuis 2004—, même s’il est plus neutre. En particulier, il y a une certaine ressemblance avec sa bouleversante séquence d’ouverture, en inversé.
Bref, poétique, émouvant, La Maison en petit cubes vaut amplement 12 minutes de votre temps. Son Oscar du meilleur court-métrage d’animation, glané en 2009, est largement mérité. Si en plus c’est facile à trouver sur Netflix, pourquoi s’en priver ?