Film culte des années 80, La Mouche est une superbe œuvre de Cronenberg et n'a presque pas pris une ride ! Seth Brundle, un scientifique excentrique, invente le Télépod, qui permettrait de transporter des objets d'un point à un autre. Passés les premiers tests, il décide d'essayer son invention sur lui-même, non sans un passager indésirable... Ce n'est pas seulement une histoire horrifique, c'est aussi un film de science-fiction, une histoire d'amour et un film de monstres. C’est l'histoire d'un homme qui cherche sa place dans ce monde mais qui perd peu à peu son humanité suite à une expérience ratée. On est ainsi témoin de la mutation
progressive (et peu ragoûtante)
d'un homme en une mouche, sous le regard impuissant de sa nouvelle compagne. Jeff Goldblum nous stupéfait dans son rôle de savant fou mais attachant, qui devient peu à peu un monstre dépourvu d'humanité, même en essayant de protéger celle qu’il aime de lui-même.
La transformation ultime est bouleversante lors du dénouement dans lequel il supplie Veronica (Geena Davis) de l’achever, alors qu’en apparence, il ne possède plus rien de ce qui se rapproche de l’humain.
Somme toute, le film ne saurait se réduire à un seul genre, et n'en fait pas seulement un film horrifique comme on en voit aujourd'hui. Mention spéciale aussi au compositeur Howard Shore qui a su maintenir une atmosphère glauque et inquiétante, mais cependant bien dosée. La mise en scène est de même pleine de justesse et Cronenberg nous sert donc ici une Mouche particulièrement juteuse. Bon appétit !