Réalisé en 2015, ce film retrace la légende de la Papesse Jeanne, fille d’un moine mendiant, et qui sera élu pape. Ce film parait comme entouré d’une aura de mystère, on le voit tout en se sentant étranger, comme un voyeur, et non comme un simple spectateur. Un aspect singulier, et une impression de mis à nu sont les choses qui ressortent le plus dans ce film.
Interprétée par Agathe Bonitzer, Jeanne est une femme douce, forte, et indépendante. Toute la signification du personnage est parfaitement transmise dans son jeu d’actrice. Jeanne chemine vers la conscience et le pouvoir, en faisant preuve d’une certaine spiritualité. Malgré son statut de papesse, elle n’aborde pas beaucoup le thème de Dieu, vivant sa foi d’une autre manière, au milieu de la nature et aidant son prochain. Cette figure rappelle étrangement celle de la Déesse-Mère et du féminin sacré, le lien entre nature et féminité étant très flagrant. Le fait que Jeanne arrive à la tête de la religion chrétienne, nommé par le pape en personne, au milieu de champs, éloigné de tout renforce encore cette idée. Contrairement à la légende, les proches de Jeanne sont tous au courant de son sexe, tout comme les croyants. Mais sa piété sera pour eux, entachés par cette grossesse.
La réinterprétation de la légende est quasi-totale, Jeanne vivant loin de toi, se réfugiant dans un couvant, et fuyant dans la nature. Il est aussi difficile de voir le pape vivre en pleine nature, puisque du 4e au 14e siècle la résidence du pape était au palais Latran. Dans cette réinterprétation, la place du pape en pleine nature appuie encore sur le côté spirituel du film. Le film nous apparait comme une fable, entre le réel et le rêve. Jeanne rencontre sur son chemin plusieurs personnes, des croyantes, des fanatiques, et des manants, apparaissant comme les outils de son voyage initiatique.
Visuellement, le film transmet parfaitement son message, la lumière est constamment présente, comme si la présence de Jeanne était synonyme de beau temps, de soleil, de douceur. Peut-être encore une fois un lien au féminin sacré, représenté par la nature ?
Ce film est pour moi, une bonne réinterprétation, pas tant par l’histoire en elle-même mais par le personnage de Jeanne, transmettant tout le mystère du personnage légendaire.

Dampfnuddles
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le 4 janv. 2017

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