« La part des anges » est le dernier film réalisé par Ken Loach. Il est apparu dans les salles le vingt-sept juin. D’une durée d’une heure trois quarts, « The Angel’s Share » en version originale s’est vu attribué le prix du Jury lors du dernier festival de Cannes. Au-delà de ses critiques élogieuses, l’attrait principal du film est le nom de son réalisateur. En effet, la totalité de son casting m’était inconnue. J’avais trouvé la bande annonce intrigante. L’affiche présentait un dessin montrant quatre personnes en kilt enroulées autour d’un tonneau dévalant une pente. Voilà qui attise la curiosité, ne trouvez-vous pas ?

Le site Allocine (www.allocine.fr) présente le synopsis suivant : « A Glasgow, Robbie, tout jeune père de famille, est constamment rattrapé par son passé de délinquant. Il croise la route de Rhino, Albert et la jeune Mo lorsque, comme eux, il échappe de justesse à la prison mais écope d’une peine de travaux d’intérêts général. Henri, l’éducateur qu’on leur a assigné, devient alors leur nouveau mentor en les initiant secrètement… à l’art du whisky ! De distilleries en séances de dégustation huppées, Robbie se découvre un réel talent de dégustateur, bientôt capable d’identifier les cuvées les plus exceptionnelles, les plus chères. Avec ses trois compères, Robbie va-t-il se contenter de transformer ce don en arnaque - une étape de plus dans sa vie de petits délits et de violence ? Ou en avenir nouveau, plein de promesses ? Seuls les anges le savent… »

Ken Loach offre un fil conducteur commun à tous ses films. En effet, tous gravitent autour des classes ouvrières britanniques. Par contre, le ton peut varier d’une histoire à l’autre. Certaines sont dramatiques, d’autres sont plus légères. « La part des anges » correspond plutôt à la seconde version. Il s’agit davantage d’une comédie que d’un drame. La dimension sociale est secondaire par rapport à l’intrigue mettant en jeu les personnages. Le film s’adresse ainsi à un public relativement large. Rares sont les scènes douloureuses auxquelles on assiste.

Les personnages principaux sont loin de répondre aux canons classiques du héros. Leur priorité est loin de défendre leur prochain et aucun n’est pourvu d’une force surhumaine. Les quatre sont des loosers, condamnés par la justice et sans réel équilibre familial. Ils sont regroupés parce qu’ils font des travaux d’intérêts général. Il y a plus prestigieux comme motif de formation de communauté ! Mais l’un d’entre eux possèdent un don : celui d’avoir un nez remarquable quand il s’agit de whisky. Il reste donc à exploiter au mieux ce « pouvoir ». Une fois cet état de fait établi, on voit donc nos loustics cherchaient une manière de s’enrichir tout en gardant l’épée de Damoclès de leur conditionnelle au-dessus de leur tête.

Malgré leurs défauts, les personnages sont attachants. Ils sont maladroits et pas toujours fins. Mais on s’y attache vite malgré leur passé pas toujours nickel. Chacun des membres du quatuor apporte son éco au groupe. Chacun y trouvera son préféré ou son favori. Je vous laisserai les découvrir afin de vous faire votre propre idée. Je me garderai de vous donner mon opinion sur chacun d’entre eux pour ne pas vous gâcher votre immersion dans leur univers. La seule chose que je dirai à leur propos est que j’ai pris énormément de plaisir à suivre leur pérégrinations. Au-delà de nos « aventuriers du whisky », le film nous présente un autre personnage attachant. Harry, chargé de la mise en place de leur TIG est l’initiateur de leur nouvelle passion. Certains trouveront son rôle très « guimauve ». D’autres, comme moi, le trouveront humain et touchant.

En conclusion, « La part des anges » offre un moment de plaisir cinématographique. On est touché et ému par ces personnages. Certains moments sont rudes, d’autres drôles et légers. L’émotion n’est pas absente de notre séance. Bref, je vous conseille de découvrir ce film. On pourra dire qu’il n’est pas aussi marquant que d’autres réalisations de Ken Loach. C’est vrai. Mais cela ne l’empêche pas d’être de très bonne qualité et divertissant. Et n’est-ce pas ce qu’on lui demande ?
Eric17
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le 26 août 2012

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