Plongeon en atmosphère trouble

Nouveau petit plongeon dans ce petit film d'atmosphère bien prenant, ce qui en fait un des rares que j'ai revus moins d'un an après sa première vision, si on exclut certaines sagas cinématographiques (en général, j'aime espacer les revisions).

Avant de passer à des raisons peut-être plus objectives, on peut se débarrasser de celles qui ne le sont absolument pas et qui n'ont pas grand chose à voir avec la qualité du film et qui sont plus périphériques:
-LE film iconique de deux de mes deux comédiens préférés dans une filmographie commune assez courte (3 films, si je ne me trompe pas, en exceptant Paris-brûle-t-il ? où les scènes de Romy ont été coupées au montage et Plein Soleil où elle n'apparaît que très brièvement) et qui plus est qui ramène sur le devant de la scène cinématographique française l'impératrice du 7e art, avant que d'obtenir la reconnaissance internationale par la suite.
-Du Delon insolemment et outrageusement séduisant..., j'aurais du mal à y rester insensible ^^

Maintenant, pour du plus directement lié au film, je parlais de film d'atmosphère, alors justement, elle doit, pour moi, certes, aux superbes images de la Côte d'Azur et de cette villa sur les hauteurs de Saint Tropez constituant un lieu presque huis-clos tout à fait propice au drame qui sert de twist, mais peut-être avant tout à ces dialogues sans doute parmi mes préférés dans le cinéma français parce que tellement indirects et faits de sous-entendus ou demi-sous-entendus pouvant en être ou pas ne pas en être et qui obligent à se concentrer sur d'autres choses pour obtenir des clefs pour naviguer ou plonger dans cette atmosphère trouble bien construite par l'écriture scénaristique, qui, après avoir pris son temps pour poser les bases du drame, fait habilement virer le film en direction du polar au bout des 3/4 du film (la partie polar étant, d'ailleurs, ma préférée), et les interactions entre les personnages. A savoir, les performances des comédiens :
-Delon dans ce qui est parmi ses rôles que je préfère : très rapidement, ténébreux, jaloux. A la violence sourde. Et, d'ailleurs, étonnamment, celui dont les sentiments sont le plus aisément déchiffrables, contrairement à son image de mystère.
- Je vais, au maximum, essayer de ne pas être partiale pour Romy même si je dois avouer que sa performance est une des principales raisons pour lesquelles ce films est, certainement, parmi mes préférés. En mettant de côté sa volonté de provocation, elle m'a surtout impressionnée par cette façon de jouer un personnage aux sentiments tellement indéchiffrables que jusqu'à ses regards sont des murs de glace autrichienne insondables, quand je suis plutôt accoutumée de sa part à un jeu expressif reposant beaucoup sur les regards qui finissent par trahir les vrais sentiments de ses personnages derrière les apparences.
-Un excellent Ronet dans le rôle du fêtard cynique et qui joue les trouble-fête
-Si à la première vision je suis plutôt passée à côté de Jane Birkin, sans doute plus discrète et en retrait que les autres comédiens, j'aime de plus en plus sa façon de jouer faussement la naïveté