ATTENTION CRITIQUE SPOILER


Une barque tangue sous la houle du lac près de la grande maison. On apprendra plus tard que c’est la barque dans laquelle s’est suicidé Owen, le mari de Beth, en se tirant une balle dans la bouche..


Détruite par la mort brutale de son époux, Beth se retrouve seule dans cette grande maison qu’il avait construite pour eux deux. Quelle drôle d’idée de construire et d’habiter de grandes maisons où peuvent se tapir dans l’ombre de la cave ou du grenier goules, démons, fantômes ainsi qu’assassins, psychopathes ou serial killers.


Beth a délaissé le lit conjugal, elle a pris l’habitude de coucher par terre dans le salon. Une nuit un bruit sourd, de grands coups contre les murs, réveille Beth, la musique se lance toute seule. Beth effrayée mais déterminée part explorer les environs et aperçoit des pas sanglants menant à la barque..


Plus tard, au cours d’une course folle sous une pluie battante, elle dénichera dans la forêt une seconde maison dont Owen avait commencé la construction. Elle y trouvera d’abord une statuette effrayante de femme suppliciée à genoux, le corps penché en arrière et transpercée de lances. Une autre fois elle découvrira par hasard les corps de femmes enveloppés dans du plastic. Mais qui était vraiment son mari qu’elle croyait si bien connaitre ???


La musique démarre en pleine nuit, le parquet gronde, les murs tremblent sous des coups venus d’on ne sait où, des bruits assourdissants plongent la vaste maison dans un infernal vacarme. Elle voit les actes horribles d’Owen dans le jeu de miroir d’une maison inversée. (Sur bien des points, l'au-delà égyptien est imaginé comme un contre-monde où, par effet de miroir toute réalité humaine se trouve inversée) Des pas de pieds mouillés apparaissent sur le plancher et une présence menaçante semble vouloir s'en prendre à elle. Est-ce le fantôme d’Owen ? Petit à petit la présence s’approche d’elle, elle demande « c’est toi Owen ? » Elle tend ses mains, elle caresse ce qui semble être le visage d’Owen puis ils s’embrassent, ils font l’amour. Le fantôme la persuade de le suivre jusque dans la barque.


Beth est dans l’embarcation qui navigue sur les eaux houleuses du lac avec la présence menaçante de la chose qui lui avoue ne pas être Owen mais dont il a pris l’apparence. (Dans la mythologie Grecque le Styx est l'un des fleuves et points de passage entre notre monde et les enfers). C’est l’homme mort dans l’accident, celui qu’elle a rencontré dans l’autre monde quand, pendant quatre minutes, elle fut laissée pour morte suite à ce terrible accident de voiture.
Celui-ci a tenté de la reprendre à Owen, Owen qui a bien essayé de le tromper en assassinant des femmes ressemblant toutes à Beth (ces sept corps de femmes découverts dans la seconde maison en construction) assassinats qui se déroulaient sous ses yeux dans les miroirs de la maison inversée un peu plus tôt dans cette nuit d’épouvante. C’est une nuit où une lune rose et une autre orangée brillent dans le ciel au milieu de nuages lourds, gris et menaçants. Le fantôme qui a pris l’apparence d’Owen essaie de la persuader de se suicider avec un révolver pour qu’elle le rejoigne dans son monde.


Claire arrivée précipitamment essaye avec Mel de la ramener des ténèbres de la nuit du monde inversé à la lumière du jour du monde réel. Beth est sauvée in extremis par les voix de ses deux amis qui la tirent d’une mortelle torpeur.


Excellent film de terreur avec des références à la mythologie Grecque et Égyptienne qui m'a tenu sur les nerfs jusqu'au dénouement final. La tension est extrême dès le début et ne décroit pas tout le long du film. Grande prestation de Rebecca Hall qui nous livre un quasi one woman show de haute voltige. La scène où elle caresse et fait l’amour avec l’imposteur est particulièrement réussie. La musique de Ben Lovett nous tient en haleine du début à la fin. Il y a bien deux ou trois scènes, très courtes, qui nous permettent de sortir la tête de l’eau mais rien qui ne desserre l’éteau jusqu’à la dernière scène où enfin nous pouvons souffler.


Le film est présenté en avant première au festival du film de Sundance 2020 dans le Wyoming. (Ce festival présente essentiellement des films indépendants). Les acteurs sont Rebecca Hall dans le rôle de Beth, Sarah Golberg dans celui de Claire, Evan Jonigkeit est Owen et Vondie Curtis-Hall est Mel.


.

Daziel
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2021, l'après confinement, les films vus en salle de cinéma depuis le 20 mai. et Les meilleurs films de 2021

Créée

le 17 sept. 2021

Critique lue 2.9K fois

12 j'aime

7 commentaires

Daziel

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

12
7

D'autres avis sur La Proie d'une ombre

La Proie d'une ombre
dagrey
5

Il règne un climat mystérieux -mais vain- dans la maison du lac...

Déchirée par la mort brutale de son mari, Beth se retrouve seule dans la maison au bord du lac qu'il avait construite pour elle. Elle s'efforce de faire face, mais d'inexplicables cauchemars font...

le 16 sept. 2021

23 j'aime

3

La Proie d'une ombre
Daziel
9

Bateau de nuit

ATTENTION CRITIQUE SPOILER Une barque tangue sous la houle du lac près de la grande maison. On apprendra plus tard que c’est la barque dans laquelle s’est suicidé Owen, le mari de Beth, en se tirant...

le 17 sept. 2021

12 j'aime

7

La Proie d'une ombre
titiro
7

There is nothing there.

D'heureuses circonstances m'ont fait voir ce film. En effet, j'ai décidé de remettre Dune à plus tard pour aller voir The Night House. Je préfère mettre le titre original plutôt que cet IGNOBLE titre...

le 17 sept. 2021

10 j'aime

9

Du même critique

Un divan à Tunis
Daziel
8

Freud, ce religieux

Bien qu'imparfait ce premier film de Manele Labidi est néanmoins réussi. L'humour qui s'en dégage n'a pas déclenché chez moi d'irrésistibles fous rires hormis cette scène où l'un des personnages se...

le 15 févr. 2020

25 j'aime

Bad Lieutenant
Daziel
9

Rédemption, au delà des enfers

Bad Lieutenant avec Harvey Keitel, Zoë Lund réalisé par Abel Ferrara tous les trois junkies à l'époque où fut tourné le film (en 18 jours, décor naturel dans les rues de New-York) Les scènes de prise...

le 13 janv. 2020

24 j'aime

3

Désigné coupable
Daziel
10

Guantanamo, île de la torture, une sale histoire sans fin.

Adaptation du livre "Journal de Guantanamo" de Mohamedou Ould Slahi. Film très fort, très dur qui raconte l'Histoire vraie de Ould Slahi enlevé lors d'une fête de famille sur le sol mauritanien par...

le 14 juil. 2021

22 j'aime

5