5 ans après «Au nom de la Terre», son film centré sur la détresse du monde agricole, le réalisateur Edouard Bergeon nous revient avec cette «Promesse Verte», située quelque part entre le drame humain et le thriller politique.
Mettant en scène l'éternelle lutte de David contre Goliath, et ce à travers l'histoire de cette mère qui va tout faire pour sauver son fils, emprisonné à tort en Indonésie après avoir filmé le massacre d'un village par une milice privée, le film va, par la même occasion, lever un peu plus le voile autour de l'industrialisation de l'huile de palme, de la déforestation inexorable qui en découle et du bâillonnement systématique de toute forme d'opposition.
Si l'ensemble marche plutôt bien sur le plan humain (notamment grâce à la belle alchimie entre Alexandra Lamy et Félix Moati et à leur jeu respectif), il aurait peut-être fallu un peu plus de fond et un peu moins de didactisme quand il s'agit de plonger dans les arcanes du pouvoir (l'état, français en particulier, et les lobbyistes qui vont avec), de dépeindre les intérêts, politiques et surtout financiers, de chacun, et des concessions qui sont parfois prises pour garder ces intérêts-là intacts.
Le film aurait sans doute eu plus d'impact s'il avait creusé davantage cet aspect-là, et aurait peut-être trouvé un meilleur équilibre entre intime et géopolitique (un peu à l'image de ce qu'avait pu faire Costa-Gavras avec son «Missing», revu récemment).
Bref, une œuvre bien réalisée et armée de convictions sincères, mais un peu trop en surface et programmatique dans le déroulement de son récit et de son sujet, vaste et important, pour en faire un film engagé véritablement marquant. 6,5/10.