Western gentillet d'Alan Dwan réalisé en 1955...
La filmographie d'Alan Dwan est impressionnante et démarre avec le cinéma muet dans les années 1910 pour se terminer vers la fin des années 50. Les quatre ou cinq westerns que je connais de lui datent tous des années 50 et sont agréables à regarder sans qu'on puisse crier au chef d'œuvre.
"La reine de la prairie" raconte l'arrivée d'une famille dans le Montana pour s'y installer et faire de l'élevage. Seulement, cette arrivée n'est pas du goût de tout le monde et le gros propriétaire du coin ainsi que les indiens s'opposent à leur installation en les massacrant et en les dépossédant de leur bétail. Seule, la fille de la famille survit et va se battre pour justifier ses droits.
L'histoire est on ne peut plus classique.
Ce qui l'est moins, c'est l'histoire de l'arrivée de cette famille qui part d'une zone aride du Texas pour parvenir dans les riches et vertes vallées du Montana après un voyage de 2000 kilomètres. Il y a un aspect biblique dans cette épopée qui rappelle la marche de Moïse pour atteindre la terre promise. Le film ne raconte pas cette épopée mais la suggère à travers les somptueux paysages du Montana et le bonheur (qui sera de courte durée) d'avoir accompli l'exploit et d'y être enfin.
Il y a beaucoup de candeur dans le scénario qui met en scène une tribu indienne blackfoot pacifique et désireuse de vivre en paix avec les colons installés. Le fils du chef de la tribu a fait ses études à l'université et est pétri de toutes ces bonnes et belles intentions. Bien entendu, dans la tribu, il y a aussi un "renégat" qui ne partage pas ce point-de-vue et s'acoquine avec un colon pour trafiquer de l'alcool et des armes en vue d'une émancipation et d'une prise du pouvoir de la tribu.
Sierra Nevada (Barbara Stanwick), la survivante est aidée et logée au sein de la tribu, sous un teepee... C'est juste un peu too much... On est un peu dans le monde des bisounours.
C'est un peu dommage que le scénario n'ait pas été un peu plus approfondi de sorte à crédibiliser les personnages et en faire un film plus mûr ou plus adulte.
Reste le casting :
Barbara Stanwick, dans le rôle de Sierra Nevada, la survivante de l'attaque qui est plutôt crédible en cow-girl qui joue du revolver et ne porte une robe que pour mieux la quitter et reprendre ses jeans et son chapeau.
Ronald Reagan, cow-boy qui travaille pour le rancher concurrent qui se trouve bien content des malheurs de Sierra Nevada, finira par la soutenir contre les indiens renégats et son propre patron.
Jack Elam, en cow-boy peu accommodant et plutôt brutal, est comme d'habitude...
D'un point de vue réalisation, le film est plutôt réussi avec de belles vues en plongée ou en contre plongée ainsi qu'une habileté certaine dans la mise en scène des bagarres.
Au delà des grosses ficelles et des petites invraisemblances scénaristiques, "la reine de la prairie" est un western qui se regarde avec plaisir d'autant plus que les paysages sont très beaux, que les actions se succèdent et que les coup de théâtre se multiplient.
Pour bien apprécier le film, je recommande juste au spectateur de retrouver son âme de douze ans...