Après le visionnage de plusieurs films au contexte post-apocalyptique, La Route de John Hillcoat est probablement celui que j'ai le moins aimé. Je ne parlerai pas ici du livre dont il est inspiré car je ne l'ai pas lu. Ma critique sera donc uniquement basée sur le film.

Nous voici donc, comme je l'ai dit, en plein milieu d'une Terre ravagée par un cataclysme dont on ne connait l'origine, avec un père et son fils, incarnés respectivement par Viggo Mortensen et Kodi Smit-McPhee tentant de gagner la mer au sud du territoire. Autant dire que je m'attendais à quelque chose de plus fantaisiste. Du moins, c'est ce que j'aurais voulu. Car nous nous retrouvons là devant une heure et cinquante minutes d'une seule et même chose : la relation père-fils. Non pas que je ne consacre aucune importance à cela mais disons que je me suis rendu compte que l'ambiance du film n'est qu'un prétexte pour mettre en valeur cette relation. Il aurait très bien pu s'agir d'une guerre ou encore d'une simple histoire de famille (bon là, on enlève les pistolets et cette mort menaçante). Il n'y a là de l'importance que pour le lien qui unit un père et son fils. En plus, pendant tout ce temps, on a rapidement fait le tour ; ça pleure tout le temps, ça se crie, ça regrette, ça se bat.

Bon, les acteurs ne sont pas mauvais, en particulier Mortensen ; l'enfant, lui, a vite fait de me bassiner. Et il y a qui d'autre ? Ben pas grand monde, mais ça, ce n'est pas grave. Et je dois admettre que certaines scènes valent tout de même le détour. Le passage du sous-sol avec tous ces gens (je n'en dis pas plus) m'a laissé quelques sueurs froides dans le dos et le passage du bunker avec les provisions m'a permis de percevoir ce que pouvaient ressentir les protagonistes à ce moment précis. A part cela, on a vite fait le tour.

La réalisation est bonne, la photographie envoie. Le réalisateur nous expose des paysages à l'étendue contemplative grisâtre et froide. Quoiqu'il y a quelque chose d'un peu toc dans tout cela. L'image est belle et propre et le monde est triste et sale. Une forme de manière de rendre beau ce qui est affaibli et abattu. Il s'agit bien d'un film, d'une fiction mise en image, tout comme une belle démonstration d'optimisme, un touchant message humanitaire.

A mes yeux, La Route n'est pas un mauvais film, tout comme ce n'est pas un film de science-fiction. C'est un drame post-apocalyptique. Le combat d'un père et d'un fils pour la survie, pour la vie plutôt, en passant par ce que l'on connaît déjà et que l'on nous rabâche une nouvelle fois sous une nouvelle forme. Des épreuves difficiles, des choix difficiles, une vie difficile. A mes yeux largement au dessus de Je suis une légende, La Route est un film qui peut plaire, qui peut ne pas plaire, ou entre les deux... J'ai tranché.

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le 31 mars 2014

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langpier

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