Après le succès de « They live by Night » (les amants de la nuit), MGM tenta avec « Side Street » (La rue de la mort) de réaliser un hit avec le même couple central magique : Fairley Granger et Cathy O’Donnell. Si la photographie de Joseph Ruttenberg remplace avantageusement celle de George E. Diskant, plusieurs obstacles amoindrissent le film. Le premier est un rôle sous écrit pour Cathy O’Donnell, absente dans la plupart des scènes, sauf à la fin. Le second est, malgré une traque qui dure les deux tiers du film, le rythme distendu et la pauvreté des dialogues, à la limite de la platitude, qui génère parfois plus d’ennui que de suspens. Souvent présenté comme la suite du chef d’œuvre de Nicholas Ray, Mann réussit une œuvre correcte et émouvante. Toutefois l’absence de tragédie ramène le film à un drame urbain, avec une photographie remarquable de New York (en fait la star du film), en particulier les plans aériens. Le style de Mann se perçoit dans la sécheresse avec laquelle il filme la violence, la condamnant par une représentation qui se veut réaliste avant tout. Mais sa mise en scène qui va généralement à l’essentiel semble ici s’être parfois égarée en cours de route. Ambitieux, bien mais décevant car promu sur un malentendu.