La salle des profs est un film allemand dont j’ai découvert l’existence lors du visionnage de sa bande-annonce à l’occasion d’une de mes sorties au cinéma. Sans tomber complètement sous son charme, j’avais été intrigué par l’histoire et curieux de connaitre le dénouement des pistes narratives évoquées. Lorsque mon agenda m’a offert la possibilité d’aller découvrir le film en salle, je n’ai pas hésité. La perspective d’en apprendre davantage sur la polémique qui allait embrasée cette salle des profs était engageante…
L’intrigue nous plonge dans l’atmosphère plombée d’un collège suite à une succession de vols dans l’établissement. Alors que l’enquête interne s’appuie sur des méthodes discutables pour trouver le coupable, Carla Nowak, une enseignante met en place un dispositif pour confondre le cleptomane. Mais son initiative va déclencher un effet domino dont il sera difficile de sortir indemne…
Carla est joliment interprétée par Leonie Benesch. Elle donne le sentiment de chercher sa place dans son environnement professionnel. Son sens aigu des valeurs et une certaine forme d’idéalisme semblent la mettre en décalage avec les us et coutumes de cette fameuse salle des profs. Néanmoins, elle reste fidèle à ses principes d’égalité et de justice. Hélas, malgré sa force de caractère, elle sera perturbée par un enchainement d’événements qui vont l’isoler et la mettre en difficulté…
L’intrigue se construit autour d’un effet boule de neige qui ne s’arrête jamais. À chaque nouvelle décision prise par Carla, sa situation se complique. Le malaise prend de l’ampleur de manière irréversible. L’empathie pour l’héroïne est forte et, en tant que spectateur, on souffre devant ce sentiment de fuite en avant dont l’issue semble devoir lui être irrémédiablement défavorable.
Les événements se déroulent quasiment à huis clos. Le collège est une micro communauté. On y retrouve les mêmes strates et le même fonctionnement que dans la société en général. Un sentiment d’enfermement nous habite. Il semble impossible d’y échapper. La zone de conflit semble ne jamais cesser de s’étendre. Carla se voit acculée malgré tous ses efforts. Néanmoins, je me garderai de détailler davantage les causes de cette atmosphère oppressante. En effet, je ne veux pas vous en gâcher la découverte.
Les enseignants, les élèves et la direction ont tous un impact sur la situation de Carla. L’écriture de ces personnages secondaires n’était donc pas à négliger tant leur rôle dans le scénario est fondamental. Là encore, le film est une réussite. Les différents échanges entre Carla et tout ce petit monde sont intenses. La tension et les dilemmes qui en découlent font naitre une atmosphère oppressante des plus réussies. Aucun protagoniste n’est négligé et la réalisation soignée participe à la réussite de l’ensemble.
Pour conclure, le bilan est positif. Je me suis laissé prendre par l’histoire du début à la fin. J’ai vraiment apprécié la montée en tension. La narration ne souffre d’aucun temps mort, bien au contraire ! Je ne peux pas développer ma frustration qui résulte du dénouement que je ne veux pas vous dévoiler. Mais cela n’est qu’un petit bémol face à l’ensemble qui est d’une jolie qualité…