Je me disais bien ... Ce film je l'avais étudié en seconde au lycée mais bizarrement je n'en gardais aucun souvenir, en fait ça m'est revenu d'un coup, je me suis juste endormi devant et ensuite j'ai réussi à me procurer un résumé complet pour broder un truc (les jeunes ne faites pas ça !). Et pourtant à ce même moment, enfin à une ou deux années près j'avais apprécié deux autres films de Welles, "Citizen Kane" et "Le Procès", alors où est le problème ? Simple fatigue ou véritable ennui ?


Sans doute un peu des deux car en le revoyant aujourd'hui, et en restant cette fois bien éveillé, j'ai tout de même eu toutes les peines du monde à rentrer dans ce polar. Bien entendu techniquement il n'y a rien à redire, que ça soit ce plan séquence génial au début du film ou cette maîtrise absolue du clair obscur, Welles est véritablement un cinéaste de génie doublé d'un excellent metteur en scène et néanmoins acteur de ses propres longs métrages.
Juste le scénario qui ne m'a guère passionné, un film noir sous fond de corruption policière où Charlton Heston campe le rôle de Mike Vargas un policier mexicain qui à la suite de l'explosion d'une bombe dans une voiture entre la frontière americano-mexicaine décide de s'impliquer dans l'enquête et se confronte à son homologue Hank Quinlan (Welles himself bien bedonnant) aux méthodes douteuses. La femme de Vargas (Janet Leigh) se retrouve malgré elle également embarquée dans ce bourbier.
Au final c'est uniquement ce duel idéologique entre Vargas et Quinlan qui ressort de ce film, l'intrigue n'est pas forcément brillamment exploitée, faute à une écriture un peu lourde et un rythme qui tend à l'assoupissement. Mais la performance des acteurs et la technique imparable de Welles tiens en éveil, permettant d'apprécier tout de même cette œuvre d'un fort classicisme, certaines répliques où fulgurances de mise en scènes sont d'ailleurs admirablement exploités, sans compter ce twist final plutôt astucieux (bien que traditionnel parmi les codes du genre avec un certain recul).


"La Soif du Mal" reste une petite déception, enfin par rapport à sa grande réputation, "La Dame de Shanghai" a réussi là où ce film a échoué, mais en toute objectivité l'œuvre de Welles ne manque certainement pas de grandes qualités techniques et esthétiques.

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le 29 juil. 2014

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JimBo Lebowski

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