Jusqu'au-boutiste

Sacrée bonne femme que cette Maureen Kearney, déléguée CFDT au sein d’Areva, le grand groupe industriel du nucléaire français. Jean-Paul Salomé en dresse un portrait très documenté et convaincant en choisissant Isabelle Huppert qui montre une fois de plus l'étendue de son talent. Déjà dans La Daronne, le précédent film de Salomé et dans un tout autre registre, elle excelle.
Dans La Syndicaliste, le réalisateur traite un dossier politique (qui n'a pas eu un grand retentissement médiatique) et les répercussions dans la vie d'une femme qui ne lâche rien.
Son agression qui se déroule au milieu du film, amorce l'histoire de cette jusqu'au-boutiste. Dans une première partie, la déléguée syndicale se bat bec et ongles pour les milliers de salariés du groupe mais surtout révèle une transaction cachée avec un groupe chinois. Autant dire que la lanceuse d'alerte agace dans les hautes sphères, misogynes de surcroît. Elle nie les intimidations téléphoniques ou verbales jusqu'au drame. Dans une seconde partie, elle va devoir se défendre contre ceux qui ne la croient plus, pour sauver son honneur. Salamé filme beaucoup Maureen dans son confortable pavillon de banlieue, entourée de ses amis, sa fille et surtout son mari, gros nounours attentif et amoureux, incarné par un Grégory Gadebois très convaincant.
Des faiblesses dans les dialogues, des scènes inutiles, presque un polar. En tout cas un portrait de femme de caractère bien fouillé.