Mettant en scène le personnage de Silver déjà vu dans Calibre 32 (1967), ce film en est la suite sauf que Gianni Garko a pris la relève de Peter Lee Lawrence. Avantageusement, bien entendu, sauf qu’aux caractéristiques de Silver, on lui en a rajouté certaines de Sartana qui font que la caractérisation du personnage manque quelque peu de clarté. Retour des gadgets donc avec pistolets cachés sous le costume et autres fantaisies mais retour également de la fameuse cravate rouge. De toute évidence, on tire ici sur le filon et ce western tardif confirme que le genre est à bout de souffle. Laurenzo Gicca Palli en est bien conscient, lui qui appuie ici sur tous les boutons du cinéma d’exploitation italien. Du western gadget donc, un peu de western comique, du western classique aussi, mais aussi une once de giallo avec cet assassin mystérieux présenté en ouverture du film via une scène en caméra subjective et qui se trimballe ensuite (à moins qu’il ne s’agisse d’un autre) avec une cagoule noire sur la tête. L'ensemble est une véritable fourre-tout même s'il reste cohérent et mesuré.


Avec son enquête, ses suspects à la pelle et ses séquences de meurtres (tous les témoins gênants sont éliminés les uns après les autres), on plonge dans un véritable thriller. Dommage que le script soit assez mal dégrossi en même temps que ses personnages car la tension côtoie trop souvent le second degré pour réellement peser sur le spectateur. D’autant plus que Klaus Kinski, qui ne tient, au final, qu’un tout petit rôle, n’est pas exploité à sa juste mesure dans une histoire qui aura gagné à être autrement plus tortueuse. Le récit, lui, enchaîne les fausses pistes. Quand il semble se diriger vers un peu de légèreté, il s’obscurcit de la mort d’un personnage. Quand il commence à devenir sombre, une bagarre un peu stupide et tombée comme un cheveu sur la soupe vient alléger l’atmosphère. Très clairement, ces allers et retours d’un ton à l’autre sont malvenus et empêchent le film de prendre une direction absolument cohérente.


Reconnaissons cependant à cette petite production visiblement assez fauchée, un goût prononcé pour de belles compositions, notamment avec des éclairages nocturnes de première main susceptible de créer de jolies séquences. Le tout se regarde avec une certaine aisance et le ton a la bonne idée de ne jamais tomber dans le grotesque même si certaines scènes semblent totalement hors de propos. C’est, cependant, moins bon qu’un Sartana avec le même Gianni Garko.


5,5

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le 11 déc. 2024

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PIAS

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