un film qui fait VRAIMENT voyager

J’ai détesté la bande-annonce, et Ben Stiller qui réalise un film, ça m’emballait pas vraiment.

Je m’attendais à 114 minutes agaçantes, et j’ai été surprise. Un peu, beaucoup. Je suis restée sur le cul même.
Walter Mitty, c’est nous. Il a envie de dire merde au con(-sultant) qui licencie à tour de bras, d’oser faire le premier pas vers la nouvelle de la compta, de partir à l’aventure à l’autre bout du monde. Ses interludes hors normes dans son inconscient révèlent tout cela d’une façon très/trop concrète qui peut surprendre.

Car au quotidien, il se rêve Autre. Il était voué à devenir cet Autre, mais la vie lui a réservé quelques surprises et il a fait avec. Il s’est laissé porter, il a oublié de se battre. À aucun moment je n’ai eu l’impression d’être en position de le juger, c’était plutôt une bienveillance exaltante.

Alors bien sûr, c’est facile et léger. Le film n’a pas d’enjeu, il n’est pas aussi puissant qu’il aurait pu être. Mais malgré son côté convenu et prévisible, il nous parle. J’avoue être restée bouche bée devant des paysages fabuleux, avoir eu envie de crier de joie devant ces 15 minutes en skate, avoir chopé des crampes aux zygomatiques devant la métamorphose de Walter (SPOILER : Les breloques hippies c’est quand même un peu too much).

Le plus important, et je crois que l’objectif est atteint, c’est qu’avec Walter, on rêve. On ressort de la séance euphorique, avec l’envie de voir le monde et de vanner les cons sur leur barbe ou leur attitude condescendante.
Et je ne suis pas la seule à avoir kiffé ma race, il y a pas mal d’avis hyper positifs chez les critiques [Le Parisien : A la fois drôle, intelligente, nostalgique, voire carrément mélancolique et même poignante, cette comédie aux limites du fantastique est une ode à ceux qui pensent qu’il faut rêver sa vie pour la rendre extraordinaire. Une belle façon de nous enchanter en ce début d'année] Télérama &Cie ne sont évidemment pas d’accord [(...) c'est trop littéral, trop naïf pour nous faire vraiment rêver. Le sympathique Ben Stiller, devant et derrière la caméra, semble se projeter personnellement dans son personnage, mais prône une sagesse au bord du cliché. ] et cet argument de l’egotrip me met un peu rogne. C’est comme si, à force de tout prendre au premier degré/ou en chercher un quinzième, ils étaient passé à côté du film, qui se veut -à mon sens- volontairement léger et accessible. C’est pas la quinzaine du film d’auteur roumain quoi ! (4 mois, 3 semaines et 2 jours était tellement atroce merde !) détendez-vous les mecs, autorisez-vous ça, on ne vous en tiendra pas rigueur.

En bref, le mieux c’est d’y aller avec l’esprit ouvert, et d’avoir des jours à poser pour les prochaines vacances.