Chaleureux puis glaçant

Planté dans un décor à la Jacques Demy: flamboyant, simple et rêveur, le film instaure la lente et froide entreprise de manipulation d'un homme sur sa femme. Un film glaçant, qui déroule et dénonce les mécanismes de l'emprise physique et psychologique, fort d'un scénario bien ficelé et un duo d'acteurs très convaincant.

Filmé avec une grande sensibilité, la caméra donne un sens aigu du détail, pour notre plus grand bonheur pendant la toute première partie du film: la déco rétro, la chevelure des soeurs jumelles, le sable de la plage, les couleurs de la tapisserie. Il y a aussi une chanson gaiement fredonnée dans la voiture. A ce décor idyllique suit la lente dégringolade vers l'inimaginable et l'enfer.

Le film arrive avec justesse à traiter d'un sujet hyper sensible, le harcèlement, resté longtemps tabou: l'éloignement physique, l'isolement social, le mensonge, le harcèlement psychologique, le viol conjugual et à la toute fin la violence physique.

Pour donner une profondeur et une certaine distance avec le récit, le film use de la technique du flash-back, avec des scènes à intervalles réguliers montrant le témoignage de Blanche auprès d'une professionnelle des violences faites aux femmes.

Virginie Efira et Melvil Poupaud excellent dans leurs rôles respectifs.